Par 38 degrés, sous un soleil de plomb, les Sévillans ont déserté les rues de la ville. Au détour d'une ruelle, l'ombre d'un patio permet à Anna et Tiara de souffler un peu. "Je n'ai jamais vécu un mois d'avril comme celui-là. Ce sont des températures de juillet ou août, ce n'est pas normal", s'inquiète une des deux amies. "On a l'habitude en été, mais là, ça va durer jusqu'en septembre. C'est dur à supporter", ajoute la deuxième.
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Niveau de sécheresse inquiétant
Face à cette vague de chaleur précoce, la Ville a donc déployé ses dispositifs anti-canicule avec trois mois d'avance. Rosa tient une boutique de prêt-à-porter dans le quartier commerçant de Séville. Ici, le thermomètre n'affiche que 31 degrés. "Vous voyez, la première chose qu'ils ont l'habitude de faire, c'est mettre les auvents dans la rue pour faire de l'ombre. Mais normalement, la Ville ne les met pas aussi tôt dans l'année. Là, les gens qui marchent en ont besoin et les commerçants, eux aussi, laissent la climatisation sortir des boutiques pour rafraîchir la rue", détaille-t-elle.
Le seul dispositif à ne pas avoir été activé, ce sont les centaines de fontaines que compte la ville à cause de la sécheresse. Le niveau du fleuve Guadalquivir, qui alimente les eaux de la ville, est à son niveau le plus bas depuis 2003. La canicule devrait se poursuivre jusqu'au week-end du 29 avril dans le pays. Selon Météo-France, le mercure devrait aussi légèrement augmenter dans le sud de la France, sans pour autant atteindre les températures espagnoles. Seul point d'inquiétude pour les Pyrénées-Orientales : le mois d'avril n'y a jamais été si sec et la préfecture pourrait décider de nouvelles restrictions.