Canicule : la vigilance rouge, ça veut dire quoi ?

La journée de jeudi devrait battre de nouveaux records de chaleur.
La journée de jeudi devrait battre de nouveaux records de chaleur. © Karl-Josef Hildenbrand / dpa / AFP
  • Copié
avec Caroline Baudry et AFP , modifié à
Le déclenchement du seuil le plus élevé du plan national canicule incite les autorités locales comme les particuliers à la plus grande prudence, pas seulement pour les individus fragiles. 
ON DÉCRYPTE

Le recours à la dernière marche du "plan national" face aux périodes de fortes chaleurs se veut suffisamment rare pour alerter toute la population : 20 départements ont été placés en vigilance rouge canicule par Météo France, mercredi. Cela correspond à la fois à un événement météorologique exceptionnel et à une alerte sanitaire justifiant une "mobilisation maximale", selon les autorités. Europe 1 fait le point. 

>>> La vigilance rouge concerne tous les départements de l'Ile-de-France (Paris et petite couronne, Seine-et-Marne, Yvelines, Essonne et Val-d'Oise) et des Hauts-de-France (Aisne, Nord, Oise, Pas-de-Calais et Somme), ainsi que l'Aube, l'Eure, l'Eure-et-Loir, le Loiret, la Marne, la Seine-Maritime et l'Yonne.

A-t-on déjà été en vigilance rouge ? 

Oui, il y a moins d'un mois. La dernière marche de ce dispositif, créé en 2004 par Météo-France après la canicule de 2003, a été activé pour la première fois fin juin, lors de la précédente vague de forte chaleur. Elle avait duré une journée et concerné les Bouches-du-Rhône, le Gard, l'Hérault et le Vaucluse.

Mais cette fois, l'alerte "va toucher 20 millions de nos concitoyens" et porte sur des départements du Nord de la France, des "zones qui ne sont pas habituées à ces fortes chaleurs", a souligné la ministre de la Santé Agnès Buzyn. Le bulletin d'alerte de Météo-France est justifié par le "pic de chaleur exceptionnel" attendu jeudi sur les régions du Nord de la France, avec notamment "des records absolus" possibles à 42 ou 43°C sur le Centre, l’Île-de-France et la Champagne.

"Des températures de 25-27 degrés la nuit et 42-43 degrés le jour, on ne l'a jamais vécu, en particulier les population sud nord de la France", appuie auprès d'Europe 1 le professeur Jérôme Salomon, directeur général de la Santé. 

A quoi faut-il s'attendre ? 

"Cette situation est associée à une forte sécheresse et à une pollution à l'ozone", indique l'organisme de prévision dans son bulletin. Le ministère de la santé a donc déclenché le niveau 4 "mobilisation maximale" du plan canicule, qui accompagne la vigilance rouge.

Il implique une canicule "exceptionnelle" et "très intense", avec le risque "d'effets collatéraux dans différents secteurs (sécheresse, approvisionnement en eau potable, saturation des hôpitaux ou des pompes funèbres, panne d'électricité, feux de forêts, nécessité d'aménagement du temps de travail ou d'arrêt de certaines activités...)". Cette situation déclenche "la mise en oeuvre de mesures exceptionnelles", avec "une mobilisation maximale et une coordination" entre les différents ministères concernés et les acteurs locaux.

Quelles sont les mesures à prendre ? 

Au niveau des collectivités, les préfets des départements placés en vigilance rouge peuvent par exemple interdire ou limiter l'ampleur de certains événements comme des manifestations sportives ou des festivals. Des consignes peuvent également être diffusées aux crèches, aux centres de loisirs et aux organismes accueillant des séjours de vacances pour annuler les sorties, les activités sportives et les événements festifs. Certains établissements peuvent même être amenés à fermer si la température dans leurs locaux est trop élevée.

Les conseils de comportement (boire beaucoup d'eau, éviter les efforts physiques, fréquenter des endroits frais, mouiller son corps, aérer la nuit...) sont les mêmes que pour les départements en vigilance orange, mais avec une insistance sur le fait qu'ils s'appliquent à tous. "A un niveau rouge, toute personne, même jeune, même en pleine santé, peut avoir un malaise grave en cas d'activité extérieure", pointe Jérôme Salomon.