Un an après avoir quitté son poste de PDG de Renault, en janvier 2019, quel est le statut de Carlos Ghosn au sein du groupe ? Europe 1 a posé la question à l'ex-chef d'entreprise, qui a fui le Japon, où il est accusé de malversations financières, pour se réfugier au Liban. "Je ne fais pas partie du groupe, puisque j'ai quitté mes fonctions de directeur général", a-t-il répondu lors d'un entretien à Beyrouth, indiquant toutefois qu'il estime pas avoir démissionné et fait valoir ses droits à la retraite en France.
"Récupérer des droits légitimes"
Carlos Ghosn revient ainsi sur les circonstances de son départ de l'entreprise, en janvier 2019, deux mois après son arrestation à Tokyo pour des soupçons de malversations financières. "Étant retenu au Japon par la force des choses, je ne pouvais pas laisser l'entreprise avec une gouvernance chaotique", raconte-t-il. "Il fallait nommer un directeur général, il fallait quelqu'un qui reprenne aussi la responsabilité du conseil d'administration. Donc j'avais écrit une lettre en disant : 'je veux me retirer de mes fonctions, de façon à permettre à l'entreprise de rétablir sa gouvernance'". Pour l'ex-PDG, il ne s'agit donc "pas d'une éviction".
Ce "retrait" impliquait selon lui un renoncement à ses droits "financiers". "Ceci a été traduit par une démission, ce qui n’était pas le cas", assure-t-il désormais à Sonia Mabrouk, sur Europe 1. "Je fais valoir mes droits à la retraite en France, ce qui a été accepté. Je ne parle pas de forfaiture, je parle de droits et (...) de récupérer des droits légitimes d’une personne qui a travaillé pour l’entreprise pendant plus de vingt ans."
"La communication avec Renault n'a pas été très fluide"
Sur les liens qui l'unissent aujourd'hui au groupe français, Carlos Ghosn est moins au clair. "Je ne sais pas. (...) La communication avec Renault n'a pas été très fluide, je pense que les seules personnes avec qui j’ai un dialogue assez franc ce sont les personnes qui ont quitté" l'entreprise, souligne-t-il. "Je pense que les autres, pour des raisons diverses, ne communiquent pas avec moi, ce que je ne souhaite pas d’ailleurs."
"Je ne fais pas partie du groupe, puisque j’ai quitté mes fonctions de directeur général", conclut celui qui fait toujours l'objet de quatre inculpations au Japon. "Je suis pas membre du conseil d’administration, je n’ai aucune relation avec Renault. Mon seul statut, c’est celui d'ex-PDG."
L'intégralité de l'interview en vidéo ici :