Meurtre d'Angélique : castration chimique, que prévoit la loi ?

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Une marche blanche a été organisée mardi en mémoire d'Angélique, violée et tuée le 25 avril dernier. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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D.G. , modifié à
Réagissant au meurtre d'Angélique, Laurent Wauquiez plaide pour rendre obligatoire le traitement, qui nécessite actuellement le consentement des délinquants sexuels.

Faut-il rendre obligatoire la castration chimique pour les violeurs ? C'est la proposition présentée par Laurent Wauquiez dans une interview à 20 Minutes, mercredi. "Les prédateurs sexuels doivent soit subir une castration chimique, soit rester en prison. Il faut ouvrir la possibilité pour le juge de rendre obligatoire la castration chimique", déclare le chef des Républicains. La proposition de Laurent Wauquiez fait suite au meurtre d'Angélique par un homme inscrit au Fichier judiciaire national automatisé des auteurs d'infractions sexuelles (FIJAIS). 

  • Qu'est-ce que la castration chimique ?

La castration chimique est un traitement médical par injection de médicaments, qui permet de bloquer le fonctionnement des organes sexuels en abaissant le taux de testostérone. Le traitement n'empêche pas les rapports sexuels mais agit sur la libido et les réduits fortement. Les médicaments les plus utilisés sont la cyprotérone et la leuproréline, des antiandrogènes qui agissent sur les hormones.

Au contraire de la castration chirurgicale, la castration chimique n'est pas irréversible. Le traitement est prescrit par un médecin et peut prendre la forme de comprimés à avaler chaque jour ou bien une injection, tous les mois ou tous les trois mois en fonction du médicament. 

  • Que prévoit la loi en France ? 

Selon la loi, en France, un délinquant sexuel peut se voir prononcer une obligation de soins par un juge d'application des peines. Mais le traitement nécessite un consentement. Si le délinquant sexuel refuse les soins proposés, il va ou reste en prison. Plusieurs propositions de loi ont été déposées ces dernières années pour rendre obligatoire le traitement, mais elles ont été rejetées par le Parlement. "Le traitement détruit les pulsions mais n'empêche pas les érections spontanées", nuance par ailleurs le sexologue Jacques Waynberg à 20 Minutes.

  • Quelles politiques à l'étranger ? 

Plusieurs pays ont déjà légiféré en faveur de la castration chimique. En 1996, la Californie est devenue le premier État américain à autoriser la pratique à l'encontre des délinquants sexuels récidivistes. Rapidement, d'autres États ont suivi, comme la Louisiane, le Texas ou bien encore la Floride. Depuis cette loi, des auteurs d'agressions sexuelles contre des mineurs de moins de 13 ans, coupables d'une deuxième agression, sont soumis, lors de leur mise en liberté conditionnelle, à des injections hebdomadaires de depo-provera, un médicament controversé destiné à anéantir le désir sexuel. Les prisonniers ont le choix entre ces injections ou la castration chirurgicale.

En Europe, l'Allemagne a été le premier pays à autoriser en 1969 la castration chimique. La Suède a suivi en 1993. Quant au Danemark, les délinquants sexuels ont le choix entre purger leur peine de prison ou bien suivre un traitement chimique en échange d'une libération anticipée, sur le même principe non contraignant que la France. Récemment, la Russie a aussi légiféré en ce sens.