C'était il y a à peine quelques mois : lors du premier confinement, les appels au 119, le numéro de signalements de violences faites aux enfants, avaient explosé. Une étude réalisée par des chercheurs français (du CHU de Dijon et du Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations Paris-Saclay de l'Inserm) cet été confirme aujourd'hui ces actes de maltraitance. Les hospitalisations d'enfants victimes de violences physiques ont connu une forte hausse pendant les deux mois du premier confinement lié au coronavirus.
Catherine Quentin, cheffe du service de biostatistique et informatique médicale au CHU de Dijon, a compté le nombre de passages d'enfants de 0 à 5 ans dans les hôpitaux de France entre mars et avril dernier. Elle constate "une augmentation de l'ordre de 50%" de la part d'enfants maltraités par rapport aux trois printemps précédents. "Le pourcentage d'enfants décédés parmi les enfants hospitalisés pour maltraitance physique est aussi plus important", explique-t-elle.
L'importance de la structure scolaire
Les auteurs de l'étude s'inquiètent du fait que ces violences extrêmes ne sont que la partie émergée de l'iceberg. Pour le neuropédiatre Yann Mikaeloff, ces résultats dramatiques ont une double origine : les troubles psychiques des parents confinés et la privation d'école pour les enfants, victimes de violences à l'abri des regards. "La fréquentation des structures scolaires est très, très importante pour protéger les enfants, observer et alerter sur l'évolution de la dangerosité des situations auprès de la justice", insiste le professeur.
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Vaccins contre le Covid-19 : que sait-on vraiment de leurs effets secondaires ?
> Que sait-on des "Covid longs", ces patients qui vivent l'enfer ?
> Ces trois facettes du coronavirus dont vous n’avez peut-être pas entendu parler
> Quand est-on cas contact ? Et autres questions que l'on se pose tous les jours
> Coronavirus : les 5 erreurs à ne pas commettre avec votre masque
Pour Yann Mikaeloff, il faut à tout prix éviter l'isolement des enfants. Il demande avec Catherine Quentin à poursuivre ses recherches statistiques dans le cadre d'un Observatoire national de la maltraitance, alors que le phénomène de maltraitance semble avoir de nouveau bondi durant le deuxième confinement.