La 45ème cérémonie des César va laisser des traces dans la "grande famille" du cinéma français. Une soirée sous tension, vendredi, marquée par le spectacle critique sur scène de Florence Foresti, la maîtresse de cérémonie, le discours de l'actrice Aïssa Maïga mais surtout la colère froide après le sacre de Roman Polanski comme meilleur réalisateur pour son film sur l'affaire Dreyfus. L’actrice Adèle Haenel a d'ailleurs quitté la salle après l’annonce, en criant sa "honte". Absente, Juliette Binoche porte un regard très critique sur ce show ennuyeux et raté... Tout est à reconstruire, comme elle le raconte à Europe 1.
"Je comprends qu’Adèle Haenel soit partie. De par son traumatisme, de par ce qu’elle a vécu, il y a quelque chose de physiquement insupportable pour elle. Qu’elle parte, ça a du sens", confie l'actrice.
"Les coups de colère sont aussi nécessaires"
"On a l’impression que les hommes se serrent les coudes, même dans les films il y a une ribambelle d'hommes qui font des films ensemble, ils sont entre eux. Et donc les femmes vont faire la même chose pour rééquilibrer ce déséquilibre ? C’est ça qui est un peu triste", se désole Juliette Binoche. "Les coups de gueulante, les coups de colère sont aussi nécessaires et puis il faut savoir que les femmes reviennent de loin. C'est ça que les hommes doivent comprendre".
Juliette Binoche sera à l'affiche de La Bonne épouse de Martin Provost en salles le 11 mars prochain. Un long métrage où il est question de l'émancipation féminine.