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Frédéric Michel // Crédit photo : Carine Schmitt / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Le trafic de drogue gangrène Marseille. Cette semaine, plusieurs sénateurs ont fait le déplacement dans la cité phocéenne pour poursuivre leur commission d'enquête. Face aux mots de magistrats pour décrire la situation alarmante, les Marseillais partagent largement leur vision.

Marseille, une "narcoville" en proie à la corruption et en pleine "mexicanisation" : les mots utilisés par les magistrats locaux sont forts. Alors que le Sénat mène une commission d'enquête parlementaire sur le sujet, les propos ne laissent pas les habitants de la cité phocéenne indifférents.

"C'est un peu hard (dur ndlr) ce qu'il déclare. Mais il n'a pas tout à fait tort", relate au micro d'Europe 1 un habitant de la deuxième ville de France. Le procureur n'a pas hésité, devant les sénateurs, à poser le cadre : des policiers et des auxiliaires de justice corrompus par les narcotrafiquants, des meurtres et des business organisés, parfois en prison... Voilà ce qu'il décrit. 

"Manque de considération de la part des pouvoirs publics depuis des décennies"

"Je n'imaginais pas ça du tout... Ça fait peur et je comprends mieux la situation aujourd'hui", confie un jeune marseillais. "On n'est pas loin" des villes d'Amérique du Sud, regrette une retraitée. "On subit, mais ce n'est pas normal ! On ne les punit pas assez", estime-t-elle. 

"Je ne pense pas qu'on puisse comparer Marseille et Mexico City. Je pense aussi que ça découle d'un manque de considération de la part des pouvoirs publics depuis des décennies. Et on se réveille effectivement quand la situation est dramatique", juge pour sa part un jeune homme.

Des Marseillais "fatalistes"

Mais le constat posé par les autorités judiciaires de la cité phocéenne ne surprend pas beaucoup. "On n'est pas étonnés. Les Marseillais sont un peu fatalistes là-dessus. C'est pas qu'on s'en fout, mais voilà, c'est comme ça, c'est Marseille", note une autre riveraine. 

En attendant, les sénateurs poursuivent leur commission d'enquête, à la rencontre de familles et de proches de victimes, de policiers et de magistrats. S'il ne devrait pas y avoir d'annonce, les élus estiment qu'il faudra faire des choix entre interdiction, prohibition ou tolérance, entre la sécurité et la liberté de circulation. Actuellement, seulement 2% des conteneurs arrivant de l'étranger sont fouillés en France.