Quand les chasseurs ne veulent plus chasser. Dans le Haut-Rhin, la préfecture, qui entend réguler la population de cervidés dans le département, demande aux chasseurs de ce territoire de neutraliser massivement les cerfs et les daims jusqu'au 28 février. Mais les chasseurs ne veulent pas dégainer. L'injonction de la préfecture est pourtant claire en ces temps de couvre-feu face au coronavirus : il faut prélever du cervidé, même de nuit, à la lampe torche.
"Plus de la chasse"
Cette position scandalise Gilles Kaszuk, président de la fédération des chasseurs du Haut-Rhin. "Je demande à tous les chasseurs du Haut-Rhin de ne surtout pas participer à ce genre d'opération", annonce-t-il. "Ces animaux doivent avoir la possibilité de vivre et de survivre tranquillement sans qu'on soit obligé de leur tirer dessus sans arrêt. Ce n'est absolument plus de la chasse, c'est du massacre."
" Les chasseurs n'ont aucune raison de diminuer le cheptel "
Mais tout le monde ne voit pas cette réaction des chasseurs d'un très bon œil. "C'est de la communication", dénonce ainsi Jacques Adam, qui représente 300 petits propriétaires forestiers. Selon lui, les chasseurs s'érigent en défenseurs de la nature protégée, "de Bambi et sa maman", pour mieux les tuer à la belle saison, lors de belles et mondaines parties de chasse. "Pour attirer du monde, il faut des belles chasses. Quand on invite Monsieur X ou Monsieur Y à chasser, il faut qu'ils voient des cerfs, des chevreuils, des sangliers en pagaille. Les chasseurs n'ont donc aucune raison de diminuer le cheptel, puisque ce serait dommageable pour l'image de leur chasse."
Problème pour la forêt
Pour la préfecture et les forestiers, la surpopulation des cerfs et autres daims empêche tout simplement la forêt de se développer et de pousser correctement.
Pour protester contre cette demande, les chasseurs manifestent vendredi matin devant la préfecture.