Un "échec collectif". Ce sont les mots du ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye, après le suicide de la jeune Lindsay, collégienne de 13 ans harcelée à l'école. La famille de l'adolescente a annoncé jeudi le dépôt de quatre plaintes contre la direction du collège, l'Académie de Lille et les policiers chargés de l'enquête. Le réseau social Facebook est également visé, car les messages haineux ont continué de pleuvoir après l'annonce de la disparition tragique de Lindsay.
Responsabilité des réseaux sociaux
Élève de troisième dans le collège de Lindsay, Océane est, elle aussi, régulièrement la cible de moqueries et de vexations. Mais quand elle a vu sur les réseaux sociaux les messages de haine toujours adressés à sa camarade après son suicide, elle en a eu la nausée. "Il y a des messages où ils disent qu'ils attendaient que ça, qu'elle se suicide, il y en a d'autres qui disaient qu'ils allaient aller pisser sur sa tombe. Je trouve ça inadmissible qu'après sa mort on puisse encore l'insulter. On salit sa mémoire et c'est inacceptable."
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Les réseaux sociaux comme Instagram ou TikTok sont coresponsables de la mort de Lindsay, selon Pierre de Buisson, l'avocate de la famille de l'adolescente. Pour lui, ils sont incapables de modérer ou de supprimer les insultes et les menaces. "Il est inconcevable qu'il n'y ait pas de mise en œuvre de robots informatiques avec des algorithmes extrêmement simples qui pourraient supprimer en quelques secondes des mots comme 'cette pute', 'cette salope', 'elle est enfin morte'", explique-t-il.
"Nous espérons une réaction de la justice"
"Donc il n'y a aucun contrôle et c'est une violation totale des dispositions qui s'imposent à ces réseaux sociaux. À travers ces plaintes, nous espérons qu'il y aura enfin une réaction de la justice qui pour l'instant a été en dessous de tout", ajoute Pierre de Buisson.
D'ailleurs, Lindsay l'avait prévu : "Malgré tout ce qui s'est passé, elles me voudront toujours du mal", avait-elle écrit dans une lettre annonçant son suicide. Dans cette affaire, quatre mineurs sont mis en examen pour harcèlement ayant conduit au suicide.