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Marion Gauthier, édité par Manon Fossat
Une nouvelle vidéo de l'association de défense des animaux L214 met à mal un élevage de porcs de l’Yonne. Sur les images, tournées par un ancien employé, on voit des truies frappées à coups de barre de fer et des porcelets jetés au sol. Une plainte a été déposée par l'association qui réclame une remise aux normes de l'élevage.

Des cochons en sang, castrés à vif. Le ministre de l’agriculture et de l’alimentation, Julien Denormandie, a condamné dans un communiqué "des pratiques inacceptables" après la publication par l’association de défense des animaux L214 d'une nouvelle vidéo-choc. Elle relaie les images d'un ancien salarié d’un élevage de porcs de l’Yonne, devenu lanceur d’alerte, et dénonce de nombreuses infractions à la réglementation. 

Pendant près d’un an, Grégory Boutron a compilé photos et vidéos de la porcherie dans laquelle il travaillait. Un an à voir ses collègues frapper les truies à coups de barre de fer, leur envoyer des décharges électriques pour les faire avancer entendre les porcelets claqués au sol jusqu’à être tués. "Je faisais des cauchemars, ça me réveillait. Je voyais le responsable avec son tournevis, qui maltraitait les truies. Ça hurlait dans tous les sens, j’étais angoissé, je ne mangeais plus de viande. J’ai aussi été voir un psychologue et un psychiatre", raconte-t-il.

"Une indifférence à la souffrance des animaux"

Plusieurs fois ce dernier a alerté ses supérieurs, sans réponse. Il a même porté plainte, mais n'a eu aucune nouvelle. Il a donc fini par contacter l’association L214. "C’était important pour montrer au directeur que tout ce que j’ai dit était la vérité et montrer que ce qu’ils ont fait n’est pas normal. C’est inhumain", plaide-t-il. Aujourd’hui, Grégory a changé de travail et se dit fier d’avoir dénoncé ces maltraitances.

L214 a également déposé plainte, comme l'explique Sébastien Arsac, porte-parole de l’association. "Il y a une espèce de détachement, d’indifférence à la souffrance des animaux. On voit d’ailleurs une photo qui nous a marqué, qui est une truie qui est peinte pour la ridiculiser. Ça en dit long sur le mépris envers les animaux. Le problème c’est que dans ces élevages, on est obligé de mettre une barrière. Et si je comprends cette défense psychologique, il ne faut pas qu’elle s’installe", rappelle-t-il. L’association réclame une inspection de l'élevage ainsi qu'une remise aux normes. Elle a légalement lancé une pétition en ligne qui a déjà recueilli plus de 50.000 signatures.