C'est un revenu financier indispensable pour la ville de La Clusaz, en Haute-Savoie. Chaque année, ses stations de ski rapportent près de 120 millions d’euros au village. Alors, la création de cette nouvelle retenue doit permettre d'accentuer ces revenus. Cette dernière permettra ainsi créer de la neige artificielle l'hiver, mais aidera aussi la population locale à avoir de l’eau potable supplémentaire. Mais pour la créer, il faudra abattre des arbres et détruire un bout de forêt, provoquant la colère des militants écologistes et des associations de protection de l’environnement qui contestent avec vigueur ce projet.
Occupation du site
Preuve en est, plusieurs référés ont été déposés au tribunal. Alors, pour s'opposer au projet, des militants écologistes ont installé une Zad, occupée 24 heures sur 24 à l’endroit même où le chantier devrait se tenir. Une opposition farouche d’associations dont Mountain Wilderness fait partie.
"C’est un signal fort envoyé. Cela montre que c’est tout pour le ski et les stations, au détriment de la faune et de la flore", assure le chargé de mission de l'association, Vincent Nérinck. "Il existe déjà quatre retenues autour de la ville. Une 5e, même si on couvre avec le fait que c’est d’utilité publique avec de l’eau potable pour les habitants, c’est juste pour faire plus de neige artificielle. Mais personne n’a envie de skier sur une neige dure comme le béton avant 10 heures et sur du sable après. Il faut plutôt prendre en compte le changement climatique et mettre en place une transition. Il existe des alternatives, mais nous n’avons pas été entendus", poursuit-il au micro d'Europe 1.
Un projet à l’étude depuis longtemps
Les associations déplorent donc le manque de dialogue avec les autorités locales. Un argument retoqué par Marie-Louise Donzel, conseillère départementale et agricultrice à La Clusaz, qui assure que "le projet est à l’étude depuis huit ans. Nous avons fait une réunion pour tout expliquer à la population l’an dernier. Et personne ne s’est manifesté. Ils étaient où les militants à ce moment-là ?", se demande-t-elle. Et d'ajouter : "Ce ne sont pas des gens du territoire. Ils n’ont pas dû lire le dossier. Car pour tout aménagement détruit, c’est le double d’aménagement que l’on va créer ailleurs."
Pour l'élue, s’opposer à cette retenue collinaire, c’est méconnaître totalement sa région. "C’est un manque de respect pour les habitants, pour la station de ski, avec tous les investissements consentis depuis des années. Elle fait vivre la population, et on va lui dire de s’arrêter ?", s'énerve-t-elle.
Désormais, tous attendent la décision du tribunal administratif qui tranchera ce mardi pour savoir si le chantier peut démarrer ou non.