La contestation contre la réforme des retraites dans la rue se poursuit avec une quatrième journée de mobilisation, la première un samedi. Les syndicats espèrent un rebond après les chiffres en baisse de mardi. De leur côté, les services de renseignement prévoient davantage d'enfants et de parents venus manifester en famille. Des salariés du secteur privé qui n'ont pas pu se mobiliser précédemment sont aussi attendus dans les cortèges. Une physionomie différente donc.
Entre 590.000 et 820.000 manifestants attendus
Mais globalement, le nombre de manifestants devrait être à la baisse par rapport aux deux dernières journées d'action. Sans doute à cause des vacances scolaires des zones A et B. Selon nos informations, entre 590.000 et 820.000 personnes sont attendues dans 220 cortèges partout en France. À Paris, on anticipe entre 90.000 et 120.000 personnes entre la place de la République et Nation.
En régions, 60 % des démonstrations auront lieu en fin de matinée. Les villes les plus mobilisées devraient être Toulouse et Nantes, où plus de 22.000 personnes devraient descendre dans la rue. Les cortèges de Caen, Montpellier, Angers, Rennes et Lille seront sans doute aussi fournis. Mardi dernier, lors de la dernière journée de grève, 750.000 personnes étaient descendues dans les rues, selon la place Beauvau. Moins que les deux premières manifestations, 1.272.000 le 31 janvier, et 1.120.000 le 19 janvier dernier.
"À mon avis, il y aura plus de monde un samedi qu'en semaine"
L'objectif d'organiser cette journée de mobilisation un samedi est donc de permettre à un maximum de personnes de descendre dans la rue. Et certains Français vont même se mobiliser pour la première fois. Agnès, 22 ans, est contre la réforme des retraites, mais elle n'a pas encore pu manifester. "Plus de personnes peuvent être touchées. À mon avis, il y aura plus de monde un samedi qu'en semaine. Je suis stagiaire donc je ne sais même pas si j'ai vraiment le droit de grève. Donc c'est plus simple pour moi d'y aller en samedi où je sais que je ne vais pas handicaper mes collègues au travail", souligne-t-elle.
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Comme elle, Romain a déjà préparé ses pancartes. Ce vigile dans une enseigne de prêt à porter va descendre dans la rue pour la première fois. Cette fois-ci, il accompagnera sa femme, habituée des manifestations. "Je voulais les faire mais je travaille à chaque fois. Le but, c'est quand même que tout le monde se mobilise, qu'il y ait le plus de monde possible. Un week-end, c'est plus simple", explique-t-il.
Fervente opposante à la réforme des retraites, Anne manifestera une nouvelle fois samedi. Elle espère que les cortèges seront plus garnis. "Tous les gens qui ont envie d'y aller vont pouvoir y aller. Il y a plus de gens qui pourront le faire le samedi." C'est en tout cas le vœu des syndicats qui, depuis le début du mouvement, organisent pour la première fois une manifestation le week-end.