Si vous êtes actuellement aux Antilles, vous les avez sans doute aperçus sur les plages. Les sargasses, ces algues brunes qui empoisonnent la vie des habitants des communes littorales. Leur décomposition libère une odeur nauséabonde et toxique. Le gouvernement a récemment annoncé la création d'ici octobre d'un service public anti-sargasses pour gérer leur ramassage. Au François, en Martinique, depuis son arrivée au quartier Presqu'île, il y a quatre ans, Pâquerette vit un véritable enfer.
"J'ai perdu la totalité de mes poissons"
"Nous respirons des vapeurs d'acide sulfurique toute la journée avec les picotements sur la peau. C'est vrai que c'est un enfer. On n'est pas des escargots et on n'a pas la maison sur le dos. Donc on ne peut pas partir avec la maison", explique-t-elle. L'odeur de ces algues en décomposition y est véritablement insupportable. Les sargasses représentent aussi un danger pour les écosystèmes. Il y a quelques semaines, Émile a perdu plus de 16.000 poissons étouffés par un immense banc de sargasses. "C'est une catastrophe économique, c'est une catastrophe écologique. J'ai perdu la totalité de mes poissons", regrette-t-il.
La commune fait de son mieux pour les ramasser en mer grâce à des engins spécialisés. Mais il faut débourser plusieurs dizaines de milliers d'euros à chaque opération. Un véritable challenge pour le directeur de l'environnement à la Ville. "On n'a pas le matériel ni l'argent pour nous permettre d'acheter des engins qui seraient véritablement dédiés au ramassage des sargasses." Les nouvelles aides promises par les services de l'État serviront aussi à acheter des terrains pour stocker les algues une fois ramassées.