C'est un revers cinglant pour le maire de Grenoble Eric Piolle. Il y a dix jours, l'élu avait fait adopter par son conseil municipal une délibération autorisant le port du burkini dans les piscines de la ville à partir du 1er juin. Mais hier, le tribunal administratif a jugé que cette disposition portait atteinte à la neutralité des services publics, en ce qu'elle permettait à certains usagers de déroger à l'obligation générale de porter des tenues ajustées près du corps et cela dans un but religieux.
"Cette décision est incompréhensible"
Pour Brigitte Boer, conseillère municipale d'opposition, cette décision relève du bon sens. "C'est un soulagement parce que cette délibération amenait encore plus de difficultés dans les relations hommes-femmes, dans l'égalité, dans la laïcité. Je trouve que c'est un message qui est envoyé : les islamistes ne peuvent faire encore faire tout ce qu'ils veulent en France", déclare-t-elle au micro d'Europe 1.
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Selon Soumeya, membre de l'association Alliance Citoyenne qui milite depuis des années pour l'autorisation burkini dans les piscines, cette décision est "incompréhensible". "On est sidérés. Le préfet, en fait, ce qu'il vient d'interdire, c'est rien de moins que la liberté des femmes à décider de comment elles veulent s'habiller dans l'espace public, en l'occurrence ici les piscines municipales. C'est grave et on ne laissera pas passer cela comme ça !"
Le maire de Grenoble a immédiatement annoncé son intention de faire appel devant le Conseil d'Etat, qui tranchera, en dernier ressort.