Ils seront des milliers à venir malgré un arrêté d'interdiction de la manifestation. A Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres, le chantier de la future bassine de stockage d'eau conçue pour alimenter les agriculteurs, divise. Avec sa bâche de seize hectares en pleine campagne, capable d'accueillir l'équivalent de 360 piscines olympiques, cette retenue d'eau de pluie doit permettre de retenir les précipitations hivernales. Mais elle sera aussi alimenter par les nappes phréatiques. Un accaparement de l'eau inacceptable pour les opposants au chantier.
"Le meilleur moyen de stocker l'eau, c'est le sol", estime le porte parole de la Confédération paysanne, Nicolas Giraud. "Il faut plutôt aller dans une logique de revoir nos fondamentaux agricoles pour avoir un sol qui permette une meilleure infiltration de l'eau. Ces modèles là, les bassines, sont vraiment une énième fausse solution de l'agro-industrie pour profiter jusqu'au bout de ce qu'elle peut tirer en ressources", assure le militant.
Disparition des agriculteurs sur fond de manque d'eau
Mais les ressources s'amenuisent et inquiètent les agriculteurs assure Thierry Boudaud, président de la coopérative de l'eau, qui estime que ce stockage est essentiel. "On est confronté aux sécheresses de manière récurrente, avec des impacts forts sur nos productions. Si on ne fait pas ces retenues d'eau, l'arrêt de l'irrigation et de l'utilisation de l'eau est programmée pour nous très clairement, dans les années à venir", alerte-t-il au micro d'Europe 1.
"Par endroits du territoire, on aura 50 à 80 % des agriculteurs qui seront obligés d'arrêter leur activité", assure le président de la coopérative. La lutte entre les deux camps risque d'être longue. Car la réserve d'eau de Sainte-Soline ne sera que la deuxième bassine construite dans la zone sur les seize prévues par le projet de construction.