Au début de l'année, les Jeux Olympiques d'hiver de Pékin, sans neige naturelle, avaient fait polémique. Celle-ci est relancée, mais cette fois-ci en France, au Grand-Bornand, dans les Alpes, où la Coupe du monde de biathlon débute le week-end prochain. Problème : malgré quelques flocons le week-end dernier, il n'y a quasiment pas de neige dans la station haute savoyarde. Alors il a fallu en acheminer de grandes quantités avec de nombreux camions pour tracer une piste de ski au milieu des champs. Une situation hallucinante pour les écologistes, même si la mairie minimise l'impact d'une telle opération sur l'environnement.
24.000 mètres cubes de neige artificielle
L'image est saisissante : des prairies toutes vertes et au milieu, une longue coulée de neige. Cette coulée, c'est la piste de biathlon. Pour la créer, en l'absence de chutes de neige, il a fallu acheminer la semaine dernière 24.000 mètres cubes de neige artificielle stockée un peu plus haut dans la station.
"Il y a une douzaine de camions qui faisaient quatorze rotations par jour pendant trois jours. C'est de la neige artificielle, donc c'est pompé dans une retenue collinaire. C'est une aberration humaine", dénonce Marc Lucchesi, de l'association écologiste Fiers Aravis.
"Tout événement de portée internationale a forcément une empreinte environnementale"
En face, le maire André Périllat-Amédée, admet que cette méthode n'est pas idéale. Mais il minimise l'impact écologique d'une telle opération. "Que cela puisse être choquant, je le comprends tout à fait. Mais ce qu'il faut savoir, c'est que tout événement de portée internationale a forcément une empreinte environnementale. Le fait de déplacer la neige représente moins de 1 % du bilan carbone total d'un événement de biathlon au Grand-Bornand", explique l'élu.
Le transport des spectateurs représenterait 80% de ce bilan carbone donc la station a plutôt choisi de faire porter son effort sur la mise en place d'un réseau de navettes collectives.