Sècheresses inédites, records de températures battus, inondations meurtrières… Le changement climatique se fait de plus en plus présent dans l'actualité en France, mais également à travers le monde. Dans ce contexte d'urgence climatique, s'est ouvert la 27e Conférence des Nations unies sur le climat (COP 27) à Charm el-Cheikh, en Égypte.
Parmi les chefs d'États présents, Emmanuel Macron. Dans son discours de lundi, le président Français a souligné sa volonté "de mettre la pression sur les pays riches non européens" pour lutter contre le réchauffement climatique. Dans le viseur du président de la République, la Chine et les États-Unis, qui représentent quasiment la moitié des émissions mondiales de CO2. "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs", 20 ans après cette célèbre phrase de Jacques Chirac, la France affiche-t-elle un bilan positif dans la lutte contre le réchauffement climatique pour se permettre de faire la morale aux autres ?
Des émissions françaises en baisse...
Depuis l'année 1990, les émissions de CO2 ont diminué en France de près de 23%, pour atteindre 418 millions de tonnes de carbone émises en 2021. Un chiffre encourageant, et qui a connu une accélération depuis la deuxième partie des années 2010. Rien que sur la période 2017-2021, la baisse des émissions de CO2 est de 9,6%, explique le Citepa, un organisme mandaté pour faire l'inventaire de l'empreinte carbone française chaque année. Une bonne nouvelle, qui contraste avec la situation mondiale. En 2021, les émissions mondiales liées au secteur de l'énergie, ont grimpé de 6% pour atteindre près 36,3 milliards de tonnes de CO2, un record.
…mais pas dans tous les secteurs
Mais dans le détail, tous les secteurs émetteurs ne participent pas à la même échelle à la baisse des émissions. Le secteur de l'industrie manufacturière travaille efficacement pour réduire ses émissions de CO2. Depuis 1990, les industries ont diminué de 46% leurs émissions de gaz à effet de serre, affichant ainsi la baisse la plus importante en France, précise l'Ademe. Le secteur résidentiel et de l'agriculture continuent eux aussi leur progression, affichant des diminutions de respectivement 5% (sur la période 1990-2017) et de 8% (sur la période 1990-2019).
À l'autre bout de la chaîne, le secteur des transports (voiture, avion, train, etc) est lanterne rouge. Ce dernier a vu ses émissions de CO2 progresser de 9% depuis 1990. Un drame alors que ce secteur représente 31% des émissions françaises en 2019, précise l'Ademe. La quasi-totalité des émissions du secteur (94%), provient du trafic routier (voitures et camions).
La France pas aux rendez-vous des objectifs climatiques ?
Si la diminution des gaz à effet de serre continue à ce rythme, la France atteindrait l'objectif qu'elle s'était fixée pour l'année 2030 : une réduction de 40% des émissions de CO2 par rapport à 1990. Mais avec le "le pacte vert", voté par l'Union européenne, les objectifs français vont devoir être relevés de 10% (en émissions brutes). Un défi pour l'Hexagone, alors que le Haut Conseil pour le Climat souligne que les mesures du gouvernement se déconnectent de plus en plus de la stratégie nationale bas-carbone (SNBC). Selon le HCC, seulement six orientations bas-carbone bénéficient de mesures adaptées aux objectifs.
Le gouvernement devra donc prendre de nouvelles mesures pour atteindre ce but ambitieux, notamment dans les secteurs des transports et de la rénovation des bâtiments, pour y arriver, précise l'organisme.