Devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, la cérémonie d’hommage a eu lieu en cercle restreint, à la demande des proches. Il y a tout juste cinq ans, les frères Kouachi pénétrait lourdement armés dans ce bâtiment blanc, assassinant 11 personnes dont les dessinateurs Cabu, Charb, Wolinski et Tignous, les âmes du journal.
"Cinq ans sont passés, mais cela paraît encore hier"
Lundi, le dispositif de sécurité encadrant la cérémonie était très élargi : impossible pour les passants de s'approcher à moins de 150 mètres du bâtiment. En cercle, une cinquantaine de proches des victimes se tenaient debout, en cercle.
Devant eux, quelques personnalités officielles étaient aussi venues honorer la mémoire des morts, notamment les ministres de l’Intérieur, Christophe Castaner, de la Culture, Franck Riester, et de la Justice, Nicole Belloubet, ainsi que le président Hollande et Anne Hidalgo. "Cinq ans sont passés, mais cela paraît encore hier. C'est difficile de revoir ces lieux autrement, lorsque nous venons nous recueillir", a sobrement commenté la maire de Paris, au micro d'Europe 1.
Tous se sont recueillis, silencieux, au moment où les noms familiers ont été égrenés. Des gerbes de fleurs ont ensuite été déposées devant le bâtiment. Entre la sonnerie aux morts et la Marseillaise, une minute de silence a ensuite été observée sur le pavé. Recueillement aussi quelques mètres plus loin, devant la plaque commémorative en l’honneur d’Ahmed Merabet, gardien de la paix tué lors de la fuite des terroristes, douzième victime de cette journée meurtrière. Tout cela en à peine une demi-heure, sans discours.
"C’est important, c’est le respect des défunts"
Le cortège des ministres et des officiels s’est ensuite dirigé vers l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes pour la suite de la cérémonie. Quatre personnes, trois clients et un employé, y sont mortes à la suite d’une prise d’otage, le 9 janvier 2015. Une cérémonie là aussi très simple, avec la famille, les proches et quelques officiels. "Ici, c’est la communauté juive qui a été visée. Se recueillir, c’est un façon importante de dire que dans notre ville, non seulement cette communauté nous importe, mais elle fait aussi partie de notre histoire", a souligné Anne Hidalgo.
Même si la vie a repris dans ce quartier très animé, la cérémonie replonge les commerçants cinq ans en arrière. "Cela rappelle de mauvais souvenirs. Mais bien sur, c’est important, c’est le respect des défunts", estime Giselle. Et de conclure : "C’est une honte ce qu’il s’est passé, il ne faudra jamais l’oublier".