Le journal satirique Charlie Hebdo fait de nouveau l'objet d'une charge de menaces de la part d'internautes à la suite de la parution de son édition de mercredi dont la une met en scène l'islamologue Tariq Ramadan, accusé de viol par deux femmes, rappelle Marianne.
Une une qui ne passe pas. "C'est pour quand le prochain attentat chez Charlie Hebdo s'il vous plaît ???", "Charlie Hebdo sont un tas de déchets, et s'il faut d'autres tueries pour le rappeler, je dis que ça ne nous ferait pas que du mal", peut-on ainsi lire sur les réseaux sociaux à propos de la dernière une du journal.
Demain dans #CharlieHebdo#tariq#ramadan#6epilier#islam#violpic.twitter.com/vA6CDYVu94
— Corinne (@cocoboer) 31 octobre 2017
Sous le titre "Viol, la défense de Tariq Ramadan", l'islamologue suisse apparaît, le sexe en érection, assurant "Je suis le sixième pilier de l'Islam" (qui en compte cinq, ndlr). Il fait actuellement l'objet d'une enquête du parquet de Paris pour "viol, agression sexuelle, violences et menaces de mort" après les plaintes de deux femmes.
>> Suivez l'interview de Riss, le directeur de la publication de Charlie Hebdo sur Europe 1 à 8h15
Une référence au 7 janvier 2015. Certains internautes voient dans cette caricature une attaque de la religion musulmane. Dans leurs messages, dont certains ont été supprimés, ils font référence à l'attentat du 7 janvier 2015 dans les locaux du journal où douze personnes avaient été tuées.
Une attaque qui avait été précédée de plusieurs vagues de menaces et d'actions violentes comme en 2011 lorsque les locaux du journal avaient été détruits par un cocktail Molotov ou encore lorsque le site du média avait été piraté en 2012. D'ailleurs la rédaction travaille désormais dans un lieu tenu secret décrit par ses rares visiteurs comme un bunker aux portes blindées, aux multiples sas de contrôles, effectués par des agents armés.
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L'Islam, un sujet parmi d'autres. Si des Twittos assurent que Charlie Hebdo s'attaque sans cesse à l'Islam, d'autres tentent de montrer que de nombreuses causes sont également l'objet de leurs moqueries.
C'est vrai que Charlie Hebdo n'attaque que l'islam ! pic.twitter.com/NIit2k6TyP
— Romain Gros (@Gros_Romain) 1 novembre 2017
Utile rappel à ceux qui hurlent à « l’islamophobie » de #CharlieHebdo .. pic.twitter.com/c27QcFo4lu
— François Momboisse (@fmomboisse) 4 novembre 2017
Des messages de soutien. Si des tweets haineux sont à déplorer, de nombreuses personnalités ont adressé des messages de soutien à l'équipe du journal, à l'instar du médecin urgentiste Patrick Pelloux (ancien chroniqueur de Charlie Hebdo, ndlr) ou de l'essayiste Mohammed Sifaoui.
je soutiens totalement la une de #charlieHebdo. L'ennemi n'est pas la Culture ni la presse mais le radicalisme islamique et la violence
— Patrick Pelloux (@PatrickPelloux) 4 novembre 2017
Cette Une vaut à @Charlie_Hebdo_ de nouvelles menaces. Inacceptable et intolérable. Diffusons-la partout pour crever les yeux des barbares pic.twitter.com/YE5tA7UU0T
— Mohamed Sifaoui (@Sifaoui) 4 novembre 2017
Des menaces condamnables. Ce type de messages, dénoncés par le politologue Laurent Bouvet entre autres, peut être signalé sur la plateforme Pharos du ministère de l'Intérieur. La provocation au terrorisme sur Internet est passible de sept ans de prison et 100.000 euros d'amende. Riss, invité sur Europe 1 lundi matin, a déclaré qu'il allait déposer plainte contre ces menaces.
Les réseaux islamistes se déchainent à nouveau contre #CharlieHebdo dans une indifférence quasi-générale ! @toujourscharlie#Libertépic.twitter.com/Pi3epl6XUp
— Laurent Bouvet (@laurentbouvet) 2 novembre 2017