Plusieurs chevaux ont été agressés en France. Photo d'illustration. 1:50
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Charles Guyard, édité par Antoine Terrel
Alors que les cas de chevaux attaqués se multiplient en France depuis le début de l'année, Jérémie, propriétaire dans les Côtes-d'Armor, a réussi à mettre en fuite deux agresseurs supposés. Au micro d'Europe 1, il revient sur l'incident, et fait part de ses angoisses depuis les faits. 
TÉMOIGNAGE

Le mystère reste entier autour de ces étranges faits divers. Depuis le début de l’année, les gendarmes ont recensé une douzaine d'agressions de chevaux en France, avec des sévices identiques : des animaux retrouvés tués, avec une oreille coupée ou un œil arraché. Les enquêteurs travaillent d'arrache-pied pour retrouver les auteurs et établir un potentiel lien entre les différents cas, mais pour l'instant sans succès. Dans les Côtes-d'Armor, à Pédernec, un propriétaire a réussi à empêcher une attaque et à mettre en fuite les agresseurs. Il témoigne pour Europe 1. 

Les faits se sont déroulés mardi vers 22h30. Dans la lueur de son projecteur, Jérémie surprend deux ombres qui prennent la fuite. "C'était deux hommes. Je n'ai pas vu de visage, ils n'avaient pas d'accent. Ça s'est tellement passé vite", raconte-t-il. En quelques secondes, il vient peut-être de sauver son trotteur français et son Shetland d'une nouvelle série de mutilations.

"Ce n'est que le début, on va revenir"

Si Jérémie a pu noter que les hommes n'avaient pas d'accent, c'est qu'un des individus s'est adressé à lui. "On a eu le droit à une belle menace : 'Ce n'est que le début, on va revenir'", relate le propriétaire, convaincu que les suspects sont des familiers du milieu équestre. "Ils avaient une façon d'aborder l'animal en question, il y avait des bonnes connaissances", assure-t-il.

Une bonne connaissance des chevaux, mais aussi du secteur, pense Jérémie. "De la route, on voit les fils électriques, mais il faut être déjà passé au moins deux-trois fois pour dire que l'entrée est là", estime-t-il. Ces allers-retours auraient permis au duo de bien intégrer le trajet, comme l'a constaté le jeune homme pendant la course-poursuite qu'il a engagé pendant plusieurs centaines de mètres avec les deux fuyards. "Si on ne connaît pas le secteur, on ne peut pas se permettre de bombarder sur des routes comme ça. Il y a quand même des virages. Il faut au moins faire le repérage des lieux."

Une enquête ouverte

En tout cas, ces repérages n'étaient visiblement pas destinés à un vol, puisque les deux hommes sont venus en voiture sans remorque. Reste que depuis les faits, Jérémie vit dans l'angoisse. "La nuit, on ne dort plus", confie-t-il. "On a des crises de panique. Au moindre bruit, tu sursautes tout de suite, et tu as le réflexe de te dire : 'Ça y est, ça repart'". 

Saisie d'une première plainte, la gendarmerie de Lannion a ouvert une enquête.