Une nouvelle fois, l'ancien ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a été entendu par les enquêteurs. Il a été placé en garde à vue la semaine dernière dans le cadre de l'enquête sur le "Kazakhgate", selon les informations du Journal du dimanche.
Un Parlement belge complaisant ? Les enquêteurs recherchent à connaître le rôle de cet ancien proche du président Nicolas Sarkozy dans l'affaire qui concerne la France, la Belgique et le Kazakhstan. En 2011, le Parlement belge vote une loi dite de "transaction pénale". Celle-ci permet à des personnes poursuivies par la justice d'éviter un procès en échange du paiement d'une amende. Une nouvelle disposition qui a notamment bénéficié à un trio d'oligarques kazakhs mêlé à une affaire de corruption en Belgique, proches de leur président, Noursoultan Nazarbaïev.
D'une loi belge à un contrat d'armement au Kazakhstan ? L'Élysée, comme l'avait admis l'ex-ministre Claude Guéant en 2017 devant une commission d'enquête parlementaire belge, était intervenue pour aider ce trio kazakh à constituer sa défense.
Et quelques semaines plus tard, la France signe un juteux contrat de vente de 45 hélicoptères au Kazakhstan pour deux milliards d'euros. Le pouvoir français, dont Claude Guéant, est soupçonné d'avoir fait pression sur les parlementaires belges pour qu'ils votent cette loi de "transaction pénale" afin de soigner ses relations avec le Kazakhstan et d'obtenir d'importants contrats commerciaux.
Guéant laissé libre. Claude Guéant a été laissé libre à l'issue de son interrogatoire à l'Office central de lutte contre la corruption (OCLCIFF), précise Le Journal du dimanche. Il pourrait être convoqué plus tard par un juge d'instruction. À Paris, dans une enquête judiciaire ouverte en mars 2013, plusieurs personnes ont été mises en examen, notamment pour corruption d'agent public étranger : un ex-conseiller à l'Élysée, Jean-François Étienne des Rosaies, l'ex-sénateur Aymeri de Montesquiou et Catherine Degoul, ancienne avocate de Patokh Chodiev.