On se souvient de l'engagement pris à Paris il y a 5 ans à l'époque de la COP21 : maintenir le réchauffement de la planète en-dessous de +2 °C. Mais l'ONU a dénoncé récemment "des politiques qui ne sont pas à la hauteur de l'enjeu". Alors que faut-il attendre du Sommet virtuel qui se tient ce samedi entre de nombreux États, auquel participe notamment Emmanuel Macron ? Peut-on encore attendre des actions fortes de la part des dirigeants politiques ?
Plus de 70 pays pourraient effectivement faire des annonces d'efforts supplémentaires sur la réduction des gaz à effet de serre d'ici 2030 ou 2050. L'annonce la plus forte a d'ailleurs probablement déjà été faite vendredi par les pays de l'Union européenne, qui s'engagent à réduire de 55 % leurs émissions de CO2 dans les dix prochaines années. Jusque là, l'objectif était de 40%.
Des positions "ambivalentes"
Une promesse qui permet à l'Europe et à la France de consolider leur place de leader de la diplomatie climatique. Même s'il n'y a en fait pas réellement de bons élèves sur lesquels prendre exemple, explique Damien Navizet, de l'Agence française de développement. "Prenons le cas de la Norvège. Ils sont champions sur la forêt. Mais c'est quand même un pays qui produit du pétrole. C'est quand même souvent des pays qui sont soit ambivalents, un peu comme la Norvège, soit qui n'ont pas vraiment de poids important au niveau international. Donc, le type de champions qu'on aimerait voir mais qu'on n'a pas forcément, seraient des États qui auraient à la fois une grosse influence internationale et qui seraient irréprochables sur leurs actions."
Ce qui n'est pas vraiment le cas de la France non plus : le "make our planet great again" d'Emmanuel Macron, quand Donald Trump avait quitté l'accord de Paris, avait fait de lui une figure du climat à l'international, mais c'est moins le cas dans l'hexagone. Le président devrait annoncer samedi de nouvelles initiatives de la France pour lutter contre le réchauffement climatique, mais tout le monde attend en réalité sa rencontre lundi avec les membres de la Convention citoyenne pour le climat, parmi lesquels nombre d'entre eux estiment que le président n'a pas tenu ses promesses.
"J'ai la foi des nouveaux convertis", confiait-il il y a quelques mois à Europe 1. Le chef de l'État assume d'avoir pris conscience tardivement qu'il y avait urgence à réagir sur le climat même si, depuis son élection, il a tenté de prendre le pli. Les ONG et l'opposition dénoncent sa supposée inaction. Ses initiatives contre le glyphosate en Europe se sont retournées contre lui à l'Assemblée nationale. Les fermetures des centrales à charbon, la fin de Fessenheim, EuropaCity ou Notre-Dame-des-Landes, la loi sur l'économie circulaire, ne pèsent pas grand chose face aux soupçons créé par le départ fracassant de Nicolas Hulot. Pendant ce temps, le président continue de souffler le chaud et le froid, en s'engageant pour la convention citoyenne, mais en dénonçant d'un autre côté les écologistes "Amish".
Pas d'annonces des États-Unis avant 2021
Enfin, du côté des Etats-Unis, pas d'annonce à attendre avant début 2021. Joe Biden a promis de réunir un sommet mondial sur le climat dans les 100 premiers jours de son mandat. La jeune militante suédoise Greta Thunberg s'est quant à elle exprimée dans une vidéo vendredi, juste avant le Sommet virtuel qui doit réunir des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement. Selon elle, l'espoir repose davantage sur le peuple que sur les dirigeants qui n'auraient pas beaucoup bougé, selon elle, depuis la COP 21.