La France doit se préparer à un réchauffement climatique allant jusqu'à +4 degrés en métropole a conclu jeudi une instance regroupant société civile et élus autour des questions environnementales, un constat "lucide" en ligne avec les conclusions du gouvernement. Le Conseil national de la transition écologique (CNTE) - qui regroupe représentants de collectivités territoriales, ONG, syndicats, patronat et des parlementaires - a adopté un avis sur ce sujet.
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Un réchauffement global de 3 degrés d'ici à la fin du siècle
Il "propose de retenir, pour la trajectoire d'adaptation au changement climatique, l'hypothèse générale d'un réchauffement global de 3 degrés d'ici la fin du siècle, croisant 1,5 degré en 2030 et 2 degrés en 2050". "Nous sommes sur une trajectoire vers les 3 degrés au niveau mondial et donc pour la France métropolitaine ça veut dire +4 degrés", a précisé le sénateur écologiste et vice-président de la commission spécialisée du CNTE Ronan Dantec, soulignant que l'avis avait été adopté "à l'unanimité".
"Ça dit un consensus aujourd'hui de la société française dans sa prise de conscience qu'il faut affronter la réalité de ce changement climatique, et de manière lucide", a-t-il ajouté en présentant cet avis à des journalistes.
Le réchauffement plus marqué en France métropolitaine
Le réchauffement est en effet plus marqué en France métropolitaine par rapport à la moyenne mondiale. La situation variera par ailleurs en Outre-mer selon la situation géographique des territoires, a souligné Ronan Dantec : "Saint-Pierre et Miquelon ira au-delà de +4 degrés et d'autres territoires avec l'inertie de l'océan seront plus proche du +3 degrés, qui est la moyenne mondiale".
L'avis suit les préconisations du ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, qui appelle depuis quelques mois à sortir du "déni" et à préparer la France à un réchauffement possible de 4 degrés. "Non pas que ça veuille signifier que nous renonçons à des ambitions climatiques. Nous devons agir comme si tout dépendait de nous mais nous devons nous adapter en mesurant que tout ne dépend pas de nous", a-t-il jugé jeudi.
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Le monde loin des objectifs de l'accord de Paris
Les politiques actuellement en place dans le monde laissent présager une hausse des températures mondiales de 2,8 degrés d'ici la fin du siècle, estimait l'ONU en octobre dernier. La mise en œuvre des engagements actuels pris par les différents Etats pour réduire leurs émissions ne permettra de réduire cette hausse qu'à 2,4-2,6 degrés d'augmentation à cet horizon. Le monde est ainsi loin de l'objectif de l'accord de Paris, qui est de limiter le réchauffement de la planète bien en dessous de 2 degrés et de préférence à 1,5 degré.
La France prépare son troisième Plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC). La mouture précédente (2018-2022) se fondait sur des hypothèses moins pessimistes d'une hausse moyenne des températures de 2 degrés par rapport à l'ère préindustrielle. Ce plan d'adaptation aura des volets concernant la santé, l'économie et l'agriculture, la continuité des infrastructures et des services essentiels ou encore la protection des milieux naturels.
Le ministre a par ailleurs précisé qu'il allait présenter avant fin mai un "plan national de gestion des vagues de chaleur", avec des dizaines de mesures pour par exemple donner un cadre sur les conditions de travail en extérieur ou les examens scolaires en cas de canicule.