Jean Jouzel demande d'"accorder de la crédibilité" au rapport du Giec publié lundi. 3:01
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Jonathan Grelier , modifié à
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) va publier lundi le premier volet d'un rapport très attendu sur le changement climatique. Invité dimanche sur Europe 1, le climatologue Jean Jouzel, a demandé d'"accorder de la crédibilité" à ce rapport. Selon lui, les premiers rapports du Giec avaient anticipé la situation actuelle.
INTERVIEW

Chaleur record au Canada, inondations meurtrières en Allemagne et en Belgique, incendies en Californie, en Turquie, ou encore en Grèce... Les catastrophes naturelles s'enchaînent ces dernières semaines autour de la planète. C'est dans ce contexte que le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat va publier lundi un rapport très attendu sur le changement climatique. Ce premier volet exposera les éléments scientifiques les plus récents sur le sujet. Un deuxième volet sur les conséquences de ce changement climatique et sur les moyens de lutter suivront.

 

"Ce que nous vivons aujourd'hui avait été anticipé dans les premiers rapports du Giec"

Invité dimanche sur Europe 1, le climatologue Jean Jouzel, ancien vice-président du groupe scientifique du Giec et membre de l'Académie des sciences, a demandé d'"accorder de la crédibilité" à ce rapport. Car selon lui "il est assez remarquable que ce que nous vivons aujourd'hui avait été anticipé dans les premiers rapports du Giec". "Le réchauffement climatique est sous nos yeux maintenant. Nous le percevons de façon très claire, à travers les événements extrêmes que nous vivons pratiquement tous les jours. La France a été un peu épargnée cet été, mais ce n'est pas le cas au Canada, en Californie, et sur tout le pourtour de la Méditerranée."

Jean Jouzel a cité un autre exemple de phénomène qui avait été anticipé par les experts. Il s'agit de l'"accélération de l'élévation du niveau de la mer". "Nous étions autour de 1 à 2 millimètres par an au 20e siècle. Au cours des dix dernières années, nous sommes plutôt entre 3 et 4 mm par an. Cette accélération que nous vivons était prévue dans les premiers rapports du Giec", a-t-il expliqué. Et les "évènements extrêmes" du moment, ainsi que les "records de chaleur battus année après année", l'étaient aussi, selon le scientifique.

"Le réchauffement climatique va continuer"

"C'est le principal enseignement de cette succession des rapports du Giec. A mon regret évidemment, ils montrent que la réalité correspond à ce que nous avions anticipé", a ajouté Jean Jouzel. "Il n'y a pas de doutes : si nous continuons à émettre des gaz à effet de serre, nous pouvons le réaffirmer, le réchauffement climatique va continuer, se poursuivre et on ne pourra pas le limiter. Et il va s'accompagner d'événements extrêmes de plus en plus violents et de plus en plus importants", a-t-il conclu.