L'examen du projet de loi Climat et Résilience issu de la Convention citoyenne a démarré lundi à l'Assemblée nationale, au lendemain de marches partout en France pour réclamer une "vraie loi" en matière d'écologie. Une volonté que partage Christiana Figueres, auteure d'Inventons notre avenir et ex-négociatrice des Accords de Paris en tant que secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Invitée d'Europe 1 mardi, elle a appelé chacun à se saisir de la question et à agir à son niveau pour le climat.
"Nous devons nous mettre à la hauteur de l'enjeu"
Dans son ouvrage justement, elle préconise dix actions allant d'un numérique propre à la plantation d'arbres, afin de développer une réflexion sur l'urgence climatique. Avec un mot d'ordre : l'optimisme. "Je ne pense pas que l'on puisse se permettre de rester sans espoir. Je fais partie de ceux qui souffrent de voir qu'on détruit notre planète. Mais on ne peut pas rester paralysés et ne rien faire. Nous devons nous lever, nous mettre à hauteur de l'enjeu et faire tout ce qui est en notre pouvoir pour trouver des solutions", a estimé Christiana Figueres.
Et d'après la co-fondatrice de l'ONG "Global Optimism", tout le monde a du pouvoir et de l'influence à différents niveaux. "Ceux qui sont à la tête d'Etats et de grandes entreprises ont un grand niveau de responsabilité. Mais ça ne veut pas dire que ceux qui sont juste à la tête d'une famille, ou nous les individus, n'avons aucune responsabilité. Chacun d'entre nous doit contribuer", a-t-elle estimé.
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À titre d'exemple, elle explique que nous avons personnellement une empreinte carbone et que nous pouvons agir dessus. Chacun peut également choisir ce qu'il mange afin de limiter sa contribution au réchauffement climatique. "Tout ça ce sont des actes qu'on peut tous faire au quotidien et aucun d'entre eux n'est écrasant", a jugé l'ancienne négociatrice des Accords de Paris à l'ONU, qui considère d'ailleurs que cet accord a été un succès, et a passé le test de la politique.
Le Covid-19, un exemple de changements à l'échelle planétaire
Mais pour elle, la question est surtout de savoir à quelle échelle et à quelle vitesse les Etats vont réussir à mettre en oeuvre cet accord. "Aujourd'hui, on ne va pas aussi vite qu'il le faudrait. Les scientifiques ont été très clairs : pour atteindre l'objectif, nous devons être à 50% de nos émissions actuelles d'ici 2030. C'est ça que doivent viser à court terme tous les Etats, les entreprises et tous les individus".
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Christiana Figueres a également jugé que la crise sanitaire liée au Covid-19 est un très bon exemple de la façon dont nous sommes capables de grands changements à l'échelle planétaire. Mais une chose primordiale différe selon elle : "La différence entre le virus et le réchauffement climatique, c'est qu'il nous est apparu comme une menace imminente. Alors que le climat nous paraît une menace de plus long terme. Et c'est pour ça qu'on ne change pas nos habitudes aussi profondément qu'on le devrait".