C'est un échange qui prend tout son sens au moment de la COP26 à Glasgow. Dans une conversation vidéo depuis la Station spatiale internationale jeudi, l'astronaute Thomas Pesquet a décrit à Emmanuel Macron les dégâts climatiques sur Terre qu'il a vu depuis l'espace au cours de sa deuxième mission en orbite. "Est-ce que vous voyez véritablement les conséquences du dérèglement climatique, des traces tangibles ?", lui a demandé le président, depuis son bureau.
"On voyait des régions entières qui brûlaient"
"Malheureusement oui, Monsieur le président. Par le hublot de la Station spatiale on voit distinctement la fragilité de la Terre, une oasis avec des ressources limitées, et les effets néfastes des activités humaines, la pollution des rivières, la pollution atmosphérique", a répondu l'astronaute, en apesanteur dans la station, qui doit regagner la Terre dans les tout prochains jours, mais sans date précise encore.
"On voyait des régions entières qui brûlaient, le Canada, la Californie recouverte d'un nuage de fumée, les flammes qu'on voyait à l'œil nu à 400 km d'attitude, même chose dans le sud de la France et la Grèce et sur le bassin méditerranéen", a-t-il raconté. Il a aussi décrit "le triste spectacle des tempêtes tropicales qui s'enchaînent". "Vous avez vu des évolutions par rapport votre dernière mission ?", a enchaîné le président, qui avait déjà conversé avec l'astronaute. "Oui, ces phénomènes météo s'accélèrent de manière inquiétante", a répondu l'astronaute, un constat qui a visiblement frappé le chef de l'Etat, resté un instant silencieux.
Pesquet apporte une "part de rêve et d'inspiration"
"On espère qu’on va arriver à prendre les mesures qui s'imposent pour que la planète reste habitable pour tout le monde", a conclu Thomas Pesquet, en lui proposant une nouvelle discussion lors de son amerrissage prochain. "Il faut accélérer beaucoup plus les engagements et leur mise en œuvre. C'est l'objectif de cette COP26 et de ce qu'on essaie tous de faire au niveau national, régional et européen", a conclu le président, en remerciant l'astronaute d'apporter "cette part de rêve et d'inspiration".
Thomas Pesquet a aussi rappelé les objectifs des prochaines missions spatiales, notamment "retourner sur la Lune de manière plus durable pour y établir une base et dans quelques années aller vers Mars, pour voir si ce qui est arrivé à Mars - perdre son atmosphère -, peut arriver à la Terre".