Qu’attendre du Salon de l’agriculture sur le plan sécuritaire ? Sur fond de colère agricole, cette 60e édition, qui débute ce samedi, promet d’être agitée. Selon les informations d’Europe 1, les autorités redoutent les actions coup de poing orchestrées par les agriculteurs lors des visites de représentants politiques. À commencer par Emmanuel Macron, qui devrait confirmer sa présence ou non dans les prochaines heures.
"Prendre à partie" le chef de l’État
Sur place, le Président de la République, qui n’a jamais manqué une édition depuis 2017 à l’exception de celle 2021 pour cause de Covid, sera la cible de certains agriculteurs en colère. Selon une note du Renseignement qu’Europe 1 a pu consulter, plusieurs représentants syndicaux envisagent de "prendre à partie" le chef de l’État, "notamment au titre de son volet européen pour le secteur agricole".
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Des actions concrètes sont également envisagées. Certains éleveurs bovins prévoient de retirer leurs animaux lors de la déambulation d’Emmanuel Macron dans les allées du Salon "afin d’illustrer la politique de la chaise vide et l’abandon depuis 30 ans de l’élevage" des représentants politiques depuis plusieurs années. Les Jeunes Agriculteurs de plusieurs régions ont d’ailleurs demandé à leurs militants de ne pas accepter les femmes et hommes politiques qui viendraient à leur stand "si rien n’était fait avant le début du Salon" concernant les mesures promises.
Des stands "hautement surveillés"
Autre crainte des policiers, les incidents sur certains stands. Les agriculteurs laitiers prévoient de mener des actions ciblées, notamment aux abords du stand Lactalis, groupe agroalimentaire qui cristallise le mécontentement d’un bon nombre d’éleveurs en raison de la faible rémunération du litre de lait.
Selon les informations d’Europe 1, des agriculteurs venus de pays étrangers s’organisent pour venir au Salon de l’agriculture pour se joindre au mouvement. Des centaines de laitiers belges, suisses et même luxembourgeois envisagent une action médiatique durant l’événement, caractérisée par une déambulation à l’intérieur du pavillon 1 "avec des vaches en plastique aux couleurs de l’Europe".
Les grandes enseignes sous le feu des critiques
Les stands de grandes enseignes seront aussi sous haute-surveillance. C’est notamment le cas d’Aldi, marque fondée par le grand-père de la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, critiquée par bon nombre d’agriculteurs. Dans ce contexte, le groupe Carrefour, qui avait réservé un stand, a finalement fait marche arrière et décommandé sa venue.
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Enfin, les autorités devront également redoubler de vigilance avec les militants écologistes. Très actifs à chaque édition du Salon de l’agriculture, les mouvances animalistes et écologistes pourraient mener diverses actions symboliques pour dénoncer la politique environnementale du gouvernement.