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Mélina Facchin (correspondante à Strasbourg) / Crédit photo : Frederick FLORIN / AFP
Après des blocages et des manifestations quotidiennes en 2023, les agriculteurs se mobilisent à nouveau depuis ce lundi matin dans toute la France. Le point de tension est l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays sud-américains du Mercosur. À Strasbourg, les agriculteurs montrent leur colère en bloquant le pont de l'Europe reliant la France et l'Allemagne par des centaines de tracteurs. 

Depuis ce lundi matin, partout en France, des milliers d’agriculteurs manifestent à nouveau. Ils font toujours face aux mêmes problèmes avec des revenus en berne et la multiplication de normes administratives.

Cette année, ce qui attise particulièrement leur colère c’est le traité du Mercosur qui doit permettre un libre-échange de marchandise entre l’Europe et des pays d’Amérique latine. À Strasbourg, pour protester, les agriculteurs bloquent depuis lundi après-midi le pont de l’Europe, qui relie la France à l’Allemagne.

"Les contraintes environnementales et la pression administrative n'ont pas baissé"

Environ 300 tracteurs bloquent complètement ce pont. Claude, céréalier, avait déjà participé aux manifestations, il y a près d’un an. Et il est donc à nouveau mobilisé ce lundi soir. "Sur nos fermes à proprement parler, on n'a pas vu de grands bouleversements. Les contraintes environnementales et la pression administrative n'ont pas baissé", explique l'agriculteur.

Et ici, comme ailleurs en France, ce qui cristallise surtout la colère des agriculteurs, c’est le traité du Mercosur, explique Denis, maraîcher. "Au Brésil, on déforeste l'Amazonie pour faire de la viande pas chère, pour faire du bœuf aux hormones, etc. On apporte en Europe des produits pour manger de la merde. La France, a mis des normes en place et on les respecte à l'intérieur du marché commun. Mais on ne les respecte pas pour les produits qu'on importe et ce n'est pas possible", s'insurge-t-il fermement.

Emmanuel Macron et désormais l’Italie font part de leur opposition à ce traité. C’est une bonne chose, estime Matthieu, viticulteur, mais il reste prudent. "Que lui va se battre, on veut bien le croire. Qu'il parle à son homologue italien et qui dit que lui va s'opposer à ça, c'est bien. Mais dans les faits, on va voir en réalité ce qu'il se passe", tempère le viticulteur. Les agriculteurs ont débloqué le pont de l’Europe sur les coups de 21 heures.