Sous les fenêtres du palais bourbon, drapeaux à la main… Une centaine d'agriculteurs bio tentent d'attirer l'attention des députées ce mercredi devant l'Assemblée nationale. "Les parlementaires ont la main aujourd'hui sur le devenir de l'agriculture biologique. C'est maintenant ou jamais qu'on doit la soutenir ou l'abandonner", explique l'un des agriculteurs, présent lors de la manifestation. Un soutien estimé à 271 millions d'euros par les syndicats de ces exploitants bio.
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"Ce qu'il faudrait mettre en place, c'est un encadrement des marges"
"Ce soutien correspond aux pertes des différentes filières : sur le lait, les œufs, le porc ou les céréales. Ces pertes-là, elles se chiffrent sur les 60.000 fermes bio de France, depuis deux à trois ans. On ne veut plus voir aujourd'hui en France, des exploitations repasser en conventionnel. Il faut sauver ce qu'il reste", assure Philippe Camburet, président de la Fédération nationale de l'agriculture biologique.
Et les 50 millions d'euros annoncés par Gabriel Attal ? "50 millions sur 271. Je vous laisse faire le compte", s'agace le président de la fédération. Une mesure jugée donc insuffisante. "Elle ne correspond en réalité qu'à un peu plus de 800 euros par an et par exploitations", détaille Philippe Camburet au micro d'Europe 1.
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Et pour beaucoup, comme Lucie, arboricultrice dans les Hautes-Alpes, les annonces ne répondent pas aux véritables problèmes. "Ce qu'il faudrait mettre en place, c'est un encadrement des marges. Parce que déjà que les prix des produits bio sont un peu plus chers que les produits classiques, si, derrière, les industriels et les distributeurs margent encore plus sur ces produits-là, les consommateurs, comme ceux qui gagnent le Smic, n'auront jamais les moyens d'acheter bio. Il faudrait que soit mis en place un coefficient multiplicateur pour limiter les marges", témoigne-t-elle.
Comme Lucie, beaucoup demandent également la mise en place de prix plancher, pour assurer un revenu minimum aux agriculteurs de la filière.