Colère des taxis : les chauffeurs maintiennent la pression avant une réunion au ministère
Cinquième jour de grogne pour les chauffeurs de taxi. Mobilisés depuis lundi contre la nouvelle tarification des transports sanitaires, ils attendent désormais des réponses ce samedi lors d’une réunion au ministère des Transports. Au cœur des tensions : un forfait unique jugé injuste et une explosion des dépenses pour l’assurance maladie.
Cinquième journée de mobilisation pour les chauffeurs de taxi avant une réunion prévue ce samedi au ministère des Transports. Cette dernière se tiendra en présence du Premier ministre François Bayrou.
Depuis lundi, les chauffeurs de taxi manifestent pour dénoncer la nouvelle tarification des transports sanitaires, un forfait unique de 13 euros avec une tarification kilométrique. Il faut dire que les dépenses ont explosé ces dernières années.
Des abus de la part des patients
En 2024, environ 6,5 milliards d'euros ont été dépensés par l'assurance maladie pour rembourser les frais de transports sanitaires, une augmentation de 9% depuis 2023. La France est l'un des pays qui dépense le plus dans le domaine. Pour Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFRAP, ces milliards d'euros témoignent de l'absence de contrôle en matière de transport de patients.
"Notre système est quand même très permissif. Les transports sanitaires sont en moyenne remboursés à plus de 90% par la Sécurité sociale. On est vraiment sur quelque chose d'extrêmement généreux", argumente-t-elle.
Selon la Cour des comptes, il existe 140 cas différents qui autorisent un remboursement intégral du trajet. À cela s'ajoutent de nombreux abus de la part des patients.
"Si le chauffeur n'a pas entendu à l'accueil de l'hôpital la demande du bon transport d'une personne dont on voit bien qu'elle est tout à fait valide. Le sujet, c'est surtout l'utilisation par les patients", explique Agnès Verdier-Molinié.
Un marché lucratif
En tout, 29.000 taxis conventionnés et 5.000 entreprises ont transporté plus de 6 millions de patients en 2024. Épreuve d'un marché très lucratif, certaines licences se revendent jusqu'à 300.000 euros, alors qu'elles sont délivrées gratuitement par l'administration.
Ce vendredi matin dans Le Parisien, le patron de l'assurance-maladie, Thomas Fantôme, affirme que cette nouvelle tarification prévue à partir du mois d'octobre sera profitable à une très grande majorité de ses professionnels.