Comment une voiture transportant quatre personnes, dont trois enfants, a-t-elle pu être percutée par un train à un passage à niveau d'Avenay-Val-d'Or, dans la Marne ? Lundi soir, quelques heures après l'accident mortel, le procureur de la République de Reims Matthieu Bourette a indiqué que la barrière du passage avait été "enfoncée" par la voiture, qui s'est "engagée" sur les voies.
Autour de 35 à 40 morts par an
Selon la SNCF, ce passage à niveau ne faisait pas partie de ceux considérés comme "sensibles". Le drame relance en tout cas la question du nombre de ces croisements, deux fois plus nombreux chez nous qu'en Angleterre. Faut-il les supprimer ?
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À entendre le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, la question de la fin des passages à niveau ne se pose pas véritablement. "Si on voulait le faire complètement, ça coûterait des dizaines et des dizaines de milliards d'euros pour un nombre de décès sur une année qui est toujours trop, mais qui oscille autour de 35 ou 40", détaille-t-il.
"Rapporté aux 3.500 morts sur les routes chaque année, le phénomène des passages à niveau reste relativement mesuré", poursuit-il. En réalité, il y a eu un peu plus de morts à ces passages à niveau : 58 en 2018 et 97 en 2017, selon la ministre des Transports Élisabeth Borne.
Ne pas hésiter à enfoncer la barrière
Pour Emmanuel Barbe, réduire le nombre de morts aux passages à niveau passe avant tout par une meilleure information des automobilistes : "Le conseil qu'il faut donner, c'est que quand il y a un passage à niveau qui sonne, il ne faut pas chercher à passer", rappelle-t-il.
"Si d'aventure, on se retrouve au milieu [du passage à niveau], il faut savoir que la plupart de ces barrières s'enfoncent très facilement, donc il ne faut pas hésiter à sortir du passage à niveau en enfonçant la barrière. C'est fait pour ça", appuie le délégué interministériel. Rappelons enfin qu'il reste à ce jour 155 passages à niveau à sécuriser, selon le ministère chargé des Transports.