La SNCF s'est déclarée vendredi "choquée par les accusations" formulées par l'employeur de la conductrice de l'autocar entré en collision jeudi avec un TER, qui a assuré que les barrières du passage à niveau étaient ouvertes au moment du franchissement. Dans un communiqué la compagnie ferroviaire estime que les accusations formulées selon elle "sans aucun élément tangible de preuve" mais avec "un but purement polémique".
Plus tôt dans l'après-midi, la conductrice du car scolaire a indiqué avoir "traversé en toute confiance et en toute sérénité le passage à niveau, barrières ouvertes et feu clignotant éteint", selon son employeur Christian Faur. "Nous l'avons rencontrée hier soir sur son lit d'hôpital, elle était parfaitement lucide, elle nous a expliqué avoir traversé en toute confiance et en toute sérénité le passage à niveau, barrières ouvertes et feu clignotant éteint", a déclaré l'un des deux co-dirigeants des autocars Faur. "En clair, elle s'est engagée sur la voie ferrée tranquillement en pensant que tout allait bien se passer ce qui malheureusement n'était pas le cas", a-t-il dit à quelques journalistes, visiblement très ému.
La SNCF "s'en remet aux enquêtes en cours". La compagnie ferroviaire se dit encore "choquée qu'un des protagonistes s'autorise à de telles accusations publiques, formulées alors que les enquêtes indépendantes conduites sous l'autorité de la justice, viennent d'être engagées". "La SNCF s'en remet aux enquêtes en cours. Elle s'interdit toute communication sur les causes de l'accident et continuera à prêter son concours, en toute transparence, à la manifestation de la vérité", toujours selon ce communiqué.
La SNCF se déclare choquée par les accusations particulièrement graves qui viennent d’être formulées à son encontre, et cela alors que l’heure est au recueillement et à la solidarité avec les victimes, leurs familles et leurs proches.
— Groupe SNCF (@GroupeSNCF) 15 décembre 2017
L'ESSENTIEL EN DIRECT >> Des témoins évoquent "majoritairement" des "barrières fermées"
Un véhicule "parfaitement entretenu", assure le dirigeant de la compagnie de car. La conductrice de 46 ans a été grièvement blessée dans la collision qui a fait cinq morts, jeudi. "Notre conductrice était une conductrice expérimentée, qui travaille chez nous depuis avril 2017 en contrat à durée indéterminée et "en qui nous avons pleine et entière confiance", a-t-il ajouté. Un porte-parole de l'entreprise, dirigée par deux frères, avait délivré le même message, quelques instants plus tôt.
Christian Faur a en outre déclaré à la presse que le véhicule accidenté "était parfaitement entretenu, son dernier contrôle technique a eu lieu en septembre dernier, la case d'observation était vierge". Il a précisé que l'entreprise avait répondu vendredi matin "en toute transparence et de façon tout à fait sereine" aux "sollicitations" des services de l'État venus contrôler les dossiers administratifs à l'antenne perpignanaise de l'autocariste.
Des témoignages contradictoires.Les témoignages sur le fonctionnement de ce passage à niveau, une structure de type classique dotée d'une signalisation automatique et de deux barrières, sont contradictoires à ce stade de l'enquête. Celui de la conductrice corrobore les déclarations de certains témoins, selon lesquelles une barrière était levée lors du passage du car. Mais de source bien informée, le conducteur du train a en revanche déclaré aux gendarmes avoir vu le car foncer dans la barrière fermée.
La conductrice du car pas encore entendue. La SNCF a indiqué de son côté que "selon des témoins, le passage à niveau a fonctionné normalement". Christian Faur a accusé la SNCF de "porter des allégations" et souhaité "qu'à la fin lorsque la vérité sera connue, la SNCF assume ses responsabilités". Les enquêteurs ont appelé à la plus grande prudence sur ce point et attendent de leur côté le résultat des examens et expertises techniques avant de se prononcer. Le conducteur du train a été entendu par les enquêteurs, mais en revanche pas la conductrice du car.