J. a 25 ans. Il a grandi dans une cité des Hauts-de-Seine et n'osait pas dire à ses proches qu'il était homosexuel. Sauf qu'un ancien petit ami, pour se venger de leur séparation, a décidé de le révéler, sur les réseaux sociaux et en contactant la famille du jeune homme.
Et cet ancien compagnon n'en est pas à son coup d'essai. La semaine dernière, le tribunal de grande instance (TGI) de Paris l'a condamné à verser 10.000 euros de dommages et intérêts à Jamel et 7.000 euros à un autre jeune homme de 21 ans pour violation de la vie privée. Il a aussi été condamné à rembourser leurs frais de justice. Le condamné a fait appel de cette décision jugée "disproportionnée" par son avocat.
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"Il estimait que ma famille devait être au courant"
Pour "outer" J., son ancien compagnon s'est servi des "photos et des vidéos où on s'embrassait qui ont été prises dans un contexte privé. L'information a fait le tour des réseaux en moins de 24 heures. Toute ma ville était au courant", a confié la victime au micro d'Europe 1 mardi. "Il a envoyé la vidéo où j'embrassais mon ex-copain directement à ma mère et à ma cousine en expliquant que j'étais qu'une 'pute'. Il estimait que ma famille devait être au courant."
Mais si J. vivait son homosexualité en toute discrétion, c'est parce qu'il vivait en "banlieue, dans une famille musulmane et qu'être homosexuel chez nous, c'est un grand péché." À partir du moment où les photos et vidéos ont été diffusées sur Instragram, le jeune homme de 25 ans n'a pas remis les pieds au domicile familial, "c'était terminé", a-t-il expliqué.
"Avec ma famille, ça a été catastrophique, la plupart de mes amis m'ont tourné le dos..."
"J'ai revu ma mère deux mois après cette histoire mais ce n'était plus comme avant. Mes frères et sœurs, je ne les ai pas revus. Avec ma famille, ça a été catastrophique, la plupart de mes amis m'ont tourné le dos... C'est très dur à vivre", concède J..
Des insultes homophobes et des menaces de mort
Son ancien compagnon savait que le jeune homme était "dans le milieu du rap et on sait que dans cet univers, on n'est pas très tolérant avec les homosexuels. J'ai reçu énormément de menaces de mort, d'appels à la violence 'il faut le lyncher sur les réseaux, c'est un pédé, il faut le tuer'. Je n'ai même pas de mots pour expliquer la douleur que j'ai en moi." Au-delà de cette procédure en référé (en urgence), une procédure civile doit être engagée, et des plaintes pénales ont été déposées, a précisé l'avocat de J. et du second demandeur.