Le ministère des Armées a publié, le 22 avril dernier, sa stratégie "Climat et Défense". Cette étude présente, entre autres, la façon dont les missions des soldats se modifieront au gré du changement climatique et la manière dont les équipements doivent être repensés pour résister à de nouvelles conditions météorologiques. Le scénario de réchauffement retenu est celui d'une augmentation des températures mondiales de 3 degrés d'ici 2100.
Les armées prévoient donc de venir davantage en aide aux populations sinistrées, à cause de catastrophes climatiques et de soutenir les pompiers dans la lutte contre les méga feux. Ces missions, orientées "climat", s'ajouteront à leurs opérations actuelles.
Des routes maritimes nouvelles à surveiller
Les régiments surveilleront, par ailleurs, de nouvelles routes maritimes, créés notamment par la fonte des glaces. C'est le cas de l'Arctique dont la superficie s'est considérablement réduite, comme l'explique le porte-parole des armées Hervé Grandjean. "Cela redessine les cartes avec de nouveaux flux géopolitiques, flux économiques, et pourquoi pas, des flux de criminalité", indique-t-il. "Nous nous préparons donc à parer d'éventuelles menaces."
Autre axe de cette stratégie "Climat et Défense" : la résistance des équipements aux fortes chaleurs. Le fonctionnement des sous-marins doit ainsi s'adapter à de nouvelles conditions.
Des sous-marins, des hélicoptères et des drones à améliorer
"La propagation des ondes sous l'eau, et notamment des ondes sonores, dépend de la température", reprend Hervé Grandjean. "Donc, si la température d'un océan augmente, la façon dont les ondes vont se propager sous l'eau sera différente. Et notre aptitude à déceler un sous-marin ennemi va aussi changer."
Le réchauffement, enfin, amplifiera l'évaporation de l'eau, ce qui augmentera par conséquent les risques de givrage pour les drones et les petits hélicoptères. Des recherches sont en cours pour améliorer ces appareils.