Depuis 50 ans, les jeux vidéos sont entrés dans nos vies. L’exposition "Game : le jeu vidéo à travers le temps", qui débute le 1er mars à la fondation EDF à Paris, retrace leur évolution. Jean Zeid, journaliste spécialisé dans les jeux vidéo et commissaire de l'expo, était l'invité de l'émission C'est arrivé demain.
"Mille visages". Le parcours de l'expo "Game" se fait à rebours, du présent vers le passé. "Quand on reçoit les amis ou la famille, on ne les fait pas entrer par le grenier ou la cave. Le temps présent, c'est un jeu vidéo aux mille visages. On peut voir des productions très hollywoodiennes comme Uncharted 4, qui était un peu l'Indiana Jones du jeu vidéo. Et puis il y a un jeu vidéo qui se regarde beaucoup : le sport électronique, le e-sport". L'expo laisse aussi la place aux Youtubeurs et à la "génération selfie" et remonte jusqu'aux années 50, "la genèse" du jeu vidéo.
Pong, Pac-Man et Mario. Le premier jeu vidéo, c'est la machine Pong et ses bip bip sonores. "On l'installe dans les salles à côté des baby foot et des flippers qui vont se faire dévorer. La machine explose, c'est un big bang économique en 1972", commente Jean Zeid. Mais tout a commencé avant cette date avec des chercheurs qui inventent le jeu vidéo sans le savoir. Le côté divertissant leur échappe... et ils ne brevettent pas ! En 1978 débarquent les Space Invaders, Pac-Man suit en 1980, et cinq ans plus tard, c'est Super Mario Bros, le plombier italien né au Japon, qui fait son entrée. Au fil des ans, et surtout récemment, le jeu vidéo "s'est rapproché des modes de production du cinéma".
Une société du jeu. Le jeu s'est à ce point développé que dans une "gamification du monde, le monde de la formation et du travail emprunte les outils du jeu vidéo : le scoring, c'est-à-dire gagner des points, des trophées comme celui du meilleur travailleur de la semaine." Parmi les dernières évolutions, on note la réalité virtuelle, qui se décline dans d'autres sphères que le jeu, pour visiter des musées ou une maison, par exemple. D'ailleurs, le jeu vidéo est en lui-même devenu "un sport" avec des professionnels du e-sport, notamment en Corée, "qui peuvent gagner des millions par an".
Avec les jeux en réseau, le jeu dépasse les écrans et crée parfois du lien. Plus que la violence et l'idiotie qu'on reprochent souvent au jeu vidéo, son vrai défaut serait plus celui de "la sociabilité" pour Jean Zeid. "On rencontre des gens très divers, on s'en fait des amis, parfois des amoureux ou des amoureuses !"