Les enquêteurs continuent de passer au crible les contacts du terroriste de l’attentat de Nice. Dans son entourage, trois nouvelles personnes ont été placées en garde à vue dimanche, dont un couple d’Albanais. Sept personnes de l’entourage de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel sont donc toujours en garde à vue dimanche soir alors que, dans le même temps, son ex-épouse Hajer Khalfallah, a été remise en liberté dans la matinée sans qu'aucune charge ne soit retenue contre elle.
Location du camion anticipée. Au fur et à mesure, l’enquête révèle que l’attentat a été minutieusement préparé. Si, à ce stade, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, Tunisien résidant à Nice depuis plusieurs années, ne présente pas le visage d'un djihadiste chevronné, il semble pourtant avoir bien préparé son carnage. Le 11 juillet, le chauffeur-livreur de 31 ans loue un poids lourd à Saint-Laurent du Var, à côté de la grande ville azuréenne de Nice, un camion qu’il avait précédemment réservé le 4 juillet.
Repérage des lieux. Par la suite, le terroriste s’est rendu à deux reprises, avant l’attentat, sur la Promenade des Anglais. Mardi 12 et mercredi 13 juillet, soit la veille et l’avant-veille du drame. Mohamed Lahouaiej-Bouhlel a fait des repérages de l’avenue au volant de son camion. Selon nos informations, les images des caméras de vidéo-surveillance le montrent en train d’examiner très attentivement les lieux.
Compte en banque vidé. La piste d’un acte prémédité se précise de plus en plus trois jours après l’attentat. Selon les informations d’Europe 1, l’auteur de cet attentat a effectué trois retraits d’argent sur son compte en banque avant le soir du 14 juillet. Des retraits d’argent qui, à chaque fois, avoisinaient 500 euros. Mohamed Lahouaiej-Bouhlel a également vendu sa voiture la veille de l’attentat, le 13 juillet. Selon le JDD, il aurait également à cette occasion, annoncé à son entourage sa radicalisation récente.
SMS troublant. "Amène plus d'armes, amènes en 5 à C." C'est l'intitulé d'un message que Mohamed Lahouaiej Bouhlel aurait envoyé jeudi, à 22h27, soit environ une demi-heure avant de perpétrer son attaque sur la Promenade des Anglais, selon les informations de BFMTV. Les enquêteurs l'auraient découvert en exploitant le téléphone du suspect. Un SMS qui aurait été envoyé à l’une des personnes actuellement en garde à vue, un Albanais de 38 ans, arrêté dimanche matin.
Plusieurs appels. Quelques heures seulement avant de lancer son camion dans la foule, le jeune homme a téléphoné à ses proches et envoyé une photo de lui par SMS « prise au volant de son camion entre le 11 et le 14 juillet » sur laquelle il semble "très heureux", a dit à Reuters son frère.
L’enquête se poursuit. A qui étaient destinés les messages ? Et les autres armes ? Plus de 200 enquêteurs de la Direction centrale de la police judiciaire sont actuellement mobilisés pour "identifier l'ensemble des destinataires" des messages, a expliqué une source proche du dossier. Et, concernant ses retraits d’argent et la vente de son véhicule, la question est maintenant de savoir s’il cherchait de l’argent pour financer son action du 14 juillet ou s’il a voulu se débarrasser de ses biens matériels comme le font parfois certains djihadistes avant de passer à l’acte.