Comment Paris veut lutter contre les nuisances sonores

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© TO GO WITH AFP STORY BY RORY MULHOLLAND
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G.S.
La mairie a installé des logiciels espions "made in Paris" pour analyser avec précision les nuisances sonores.

Comment remédier aux nuisances sonores ? La mairie de Paris a annoncé cet été un nouveau plan de lutte. Parmi les pistes les plus avancées : l'installation d'antennes acoustiques ultrasophistiquées, capables d'analyser les différentes nuisances avec une précision inégalée.

Les méduses à la rescousse.Selon le Parisien, neuf antennes ont été accrochées aux poteaux le long des quais, au Port de la Gare, entre les ponts de Tolbiac (XIIIe) et de Bercy. Quatre autres lieux parisiens reconnus comme "bruyants" devraient aussi être équipés de ces "espions", qui ressemblent à des petites méduses : le Carreau du Temple (IIIe), la place Sainte-Catherine (IVe), les Halles (Ier) et le canal Saint-Martin (Xe). Une cinquantaine d'antennes seront, à terme, déployée.

Analyser les nuisances en détail. "Nos antennes permettent de faire la différence entre les niveaux sonores", explique-t-on à Bruitparif, contacté par Europe 1. Cet "observatoire du bruit", basé en Île-de-France, créé en 2004 par le Conseil régional, a développé et produit lui-même les "méduses". Il s'agit donc de mener une expérimentation dans la capitale avant, pourquoi pas, d'exporter cette technologie made in Paris dans la capitale. Pour quoi faire ?

"Avec les antennes, les équipes municipales pourront savoir précisément en quoi consistent les nuisances. Elles permettent de distinguer une conversation  d'une musique, de bruits de pas, de travaux. Elles permettent de savoir si le bruit vient d'un appartement, d'un bar, d'une boîte de nuit. Cela permettra alors à la mairie d'affiner sa gestion des nuisances, en sachant précisément d'où vient le bruit", détaille-t-on à Bruitparif.

Bientôt des "chuteurs" à Paris ? Grâce à ces antennes Frédéric Hocquard, conseiller municipal chargé des questions relatives à la " Nuit", promettait en juillet dernier "un suivi et un accompagnement des établissements et des espaces publics dont les nuisances sont avérées".

Ce dispositif sera accompagné, par ailleurs, de la création "d'une brigade de lutte contre les incivilités", composée de 320 agents. La Ville compte, également, former des "chuteurs", ces personnes qui, dans les bars et les boîtes de nuit, veillent à ce que la fête ne se transforme pas en enfer pour les riverains. Ils déambulent en terrasse, devant les bars ou les files d'attentes des boîtes de nuit pour faire respecter les restrictions. Une pratique qui vient de Suisse, cette fois, et qui a déjà séduit la mairie de Toulouse, qui l'a mise en place en 2010.