La nuit fut agitée dans un quartier de Champigny-sur-Marne, à l'est de Paris : environ 40 personnes ont pris pour cible samedi soir le commissariat de la ville, avec des tirs de mortiers d'artifice, sans faire de blessés. "On a affaire à des délinquants qui veulent en découdre avec la police. C'était un objectif de casser du flic et rien d'autre", pointe sur Europe 1 Laurent Jeanne, le maire divers droite de la ville francilienne.
Une précédente attaque en avril dernier
Une attaque de ce même commissariat avait déjà eu lieu au mois d'avril. "Le contexte était différent, on avait simplement quelques tirs de mortiers et au fond une attaque contre l'institution", précise le maire de la ville. "Là, on a une volonté de la part de cette bande, avec des petites boules de pétanque et des barres de fer, d'en découdre véritablement et de s'en prendre à l'intégrité physique des policiers", dénonce-t-il, évoquant "la sidération de voir une attaque une bande organisée prendre pour cible deux fonctionnaires de police". Une personne a été placée en garde à vue, dimanche soir.
Depuis quelques jours, la tension était montée entre les habitants et les policiers. Certains jeunes ont expliqué au micro d'Europe 1 que l'un d'entre eux a été récemment blessé par des agents. "Rien n'est avéré sur la responsabilité de l'entreprise sur un scooter qui serait tombé avec un jeune blessé, à la suite d'une course-poursuite avec des policiers. Rien ne permet de dire aujourd'hui que les policiers seraient impliqués dans le fait que ce jeune ait été blessé sur ce scooter", insiste Laurent Jeanne.
"Tension exacerbée"
"Ce quartier est un quartier de près de 10.000 habitants où il se passe beaucoup de bonnes choses", rappelle le maire. "On a essayé d'apaiser le climat ces derniers jours et organisé des réunions entre des jeunes et la police. Les délinquants créent une tension, exacerbée sur les réseaux sociaux", souligne l'édile, qui demande davantage de moyens pour "mener des enquêtes" dans cette ville.
Le syndicat Alliance veut muscler la réponse pénale
Invité d'Europe 1, le porte-parole du syndicat de police Alliance dénonce "une escalade" dans la violence envers les forces de l'ordre et insiste sur le besoin d'une réponse pénale raffermie. "Maintenant, on n'a 'plus peur' de s'attaquer aux policiers parce qu'on n'a plus peur de la réponse qui va être apportée", regrette Stanislas Gaudon, selon qui les individus mis en cause "étaient venus pour faire mal, tuer peut-être".
Le syndicaliste demande notamment le retour des peines planchers pour les personnes s'attaquant à des forces de l'ordre. "Les peines planchers ne veulent pas dire qu'on ne laisse pas de libre-arbitre aux magistrats du siège. Pour ceux qui attaquent les forces de sécurité, mais aussi les pompiers, il ne peut pas y avoir de peines alternatives ni d'aménagement de peines", affirme-t-il.