L'émotion est vive à Champigny-sur-Marne, après l'attaque menée par une quarantaine de personnes contre le commissariat de la ville, dans la nuit de samedi à dimanche, à coups de feux d'artifice directement dirigés contre la façade du bâtiment. Une personne a été placée en garde à vue après cet assaut, qui n'a pas fait de blessé, mais des voitures ainsi que la porte d'entrée vitrée ont été dégradées. Dans le quartier, l'événement a fait grand bruit.
"On a peur pour nos enfants"
Car en plein cœur de la nuit, les puissantes détonations des feux d'artifice, tiré par des mortiers, ont résonné contre les façades des grandes tours. "On a eu trop peur", témoigne Carmen, qui habite juste en face du commissariat. "Franchement, on ressent qu'on est pas en sécurité ici", glisse-t-elle. "Même les policiers ne peuvent pas intervenir pour nous protéger, on circule mal partout."
"Ce n'est pas la première fois que l'on voit ces scènes-là, il y a eu la même chose il y a presque un mois", poursuit la riveraine. "On a peur pour nos enfants."
Devant les vitres cassées, Youssouf vient, lui, constater en vrai ce qu'il a vu à la télévision. Si le décor n'a finalement rien d'une scène de guerre, cet ancien du quartier n'en est pas moins choqué par le symbole visé. "C'est impressionnant", souffle-t-il. "La police, quand même… Ils nous protègent, ils protègent la population et les biens des citoyens. C'est très grave."
"Ils ont cartonné un petit jeune"
Le commissariat était régulièrement ciblé par les jeunes, mais pas pour du trafic, promet l'un d'entre eux : cette colère ferait suite à une interpellation qui a mal tourné en début de semaine. "Ils ont cartonné un mec, un petit jeune du quartier, ils lui ont foncé dedans", raconte-t-il. "Ils lui ont cassé le fémur, il est encore à l'hôpital. Et après eux, quand ils sont arrosés de trois mortiers, ils font comme s'il y avait un truc de fou..."
La présidente LR de la région Ile de France, Valérie Pécresse, s'est rendue sur place dimanche après-midi pour apporter son soutien, demander des sanctions et réclamer plus de policiers sur le terrain.