Communautarisme à l'école : Iannis Roder constate "une extension d'une pratique religieuse plus rigoriste"

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Grégoire Duhourcau
Iannis Roder, professeur d'histoire-géographie au collège, reconnaît sur Europe 1 constater une pratique "plus stricte" de la religion à l'école mais assure que l'on "ne peut pas parler de généralisation".
INTERVIEW

Les dérives communautaires à l'école inquiètent l'Éducation nationale. Dans certains établissements scolaires en France, des élèves reproduisent des comportements adoptés par leurs parents. Europe 1 a eu l'occasion de consulter une note confidentielle des services de renseignement sur plusieurs signalements de cas de communautarisme musulman dans les établissements scolaires.

EXCLU EUROPE 1. Une note des services de renseignement pointe les dérives du communautarisme à l'école :

"Rien de neuf" hormis une pratique "plus stricte" de la religion. "Que l'on constate que certains sujets posent question à certains enfants, ça n'a rien de neuf", tempère Iannis Roder, professeur d'histoire-géographie dans un collège en Seine-Saint-Denis et directeur de l'Observatoire de l'éducation de la Fondation Jean-Jaurès, au micro de Matthieu Belliard, sur Europe 1.

Il constate toutefois "une extension d'une pratique religieuse plus rigoriste", tout en précisant qu'il ne s'agit pas d'une pratique "radicale". Pour résumer, cela signifie une pratique "plus stricte" de la religion. Il prend pour exemple "le fait de respecter les normes alimentaires fixées par la religion". Selon lui, l'un des signes de cette "extension" est de constater cela chez des élèves de plus en plus jeunes.

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"On ne peut pas parler de généralisation". Malgré tout, "c'est très compliqué d'avoir une idée des proportions", explique Iannis Roder, qui assure que l'on "ne peut pas parler de généralisation". "Ce sont des incidents ponctuels. Cela ne veut pas dire qu'ils ne sont pas graves et qu'il ne faut pas les traiter. Cela ne veut pas dire qu'il faut prendre cela à la légère. Il faut, bien sûr, s'inquiéter de ça", estime-t-il.

Pour Iannis Roder, il y a "deux sources" d'explication à ce problème. La première d'entre elles est "la famille" : "Si la famille a une pratique religieuse rigoriste, on ne voit pas pourquoi les enfants n'en auraient pas une." L'autre est "le conformisme social" : "Autour de ces jeunes gens, la pratique religieuse se fait plus pressante, plus présente, plus rigoureuse, plus stricte, voire plus radicale. L'environnement dans lequel vivent ces enfants peut également jouer un rôle."