Relaxé en première instance, c'est libre que Jawad Bendaoud comparaît mercredi, au premier jour de son procès en appel à Paris. Celui que l'on surnomme le "logeur de Daech" est accusé d'avoir fourni un logement à deux djihadistes du 13-Novembre, dont l'un des logisticiens présumés des attaques qui avaient fait 130 morts à Paris et Saint-Denis. En première instance, le tribunal correctionnel avait jugé qu'il n'était "pas prouvé" que Jawad Bendaoud avait "fourni un hébergement à deux individus qu'il savait être des terroristes du 13-Novembre".
Les avocats des parties civiles espèrent la fin du "show". Mercredi, c'est en survêtement noir à galons dorés qu'il s'est présenté à la cour d'appel de Paris, cadré par son avocat, maître Xavier Nogueras, qui ne le quitte pas d'une semelle. Jawad Bendaoud, qui avait fait son show dans le box au mois de février, a écouté le rappel des faits les bras croisés, au premier rang. Sa photo au tribunal, postée mercredi matin sur les réseaux sociaux avec le commentaire "c'est reparti", n'augure pas d'une plus grande sobriété lors de cette comparution en appel.
C'est pourtant ce que souhaitent tous les avocats des parties civiles, dont fait partie maître Samia Maktouf. "Ce qu'on attend de ce procès, c'est d'abord qu'il soit le procès de la vérité, sans show, sans cirque. Il est très important que les victimes, dans la sérénité, puissent accéder à cette vérité. Certes, ce n'est pas le procès du 13-Novembre, mais dans l'attente du procès, il est important de savoir dans quelles conditions les protagonistes du 13-Novembre ont pu être aidés, ont pu être logés. Ce sont des deuxièmes mains qui sont très importantes pour ce procès", explique-t-elle sur Europe 1.
Les victimes dans une salle de retransmission. Les avocats ont par ailleurs, entamé l'audience en déplorant que l'organisation du procès ne permette pas aux victimes du 13-Novembre d'être dans la même pièce que les prévenus. Ils doivent se cantonner à suivre le procès depuis une salle de retransmission avec ce qu'ils expriment comme un profond sentiment de relégation.