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Hélène Terzian, édité par Pauline Rouquette , modifié à
Conséquence de l'anxiété et du surmenage liés à la crise sanitaire et au confinement, les arrêts de travail de longue durée sont en très forte augmentation. En témoigne le baromètre annuel Malakoff Humanis qui révèle une hausse de 30% de ces arrêts maladie, avec une durée moyenne de 94 jours.
REPORTAGE

Le baromètre annuel Malakoff Humanis livre un premier éclairage sur les conséquences concrètes du confinement au niveau de l'absentéisme des salariés, avec une très forte augmentation des arrêts maladies de longues durée. Une hausse de 30% avec des arrêts d'une durée moyenne de 94 jours, en lien direct avec le confinement et la situation sanitaire en pleine crise de Covid-19.

"L'isolement et l'ambiance générale m'ont tué à petit feu"

"Avec le deuxième confinement, c'est télétravail et maison, je n'avais pas beaucoup d'à-côtés", explique Hassen au micro d'Europe 1. Pour lui, le reconfinement a été la goutte de trop. Animateur en centre de loisirs, âgé de 42 ans, celui-ci est en arrêt maladie, anéanti par la solitude et la pression au travail.

"C'est pesant parce qu'à l'école dans laquelle je travaille, on n'a pas les moyens. Les activités sont très limitées avec toutes ces normes sanitaires", poursuit-il. "Même si je travaillais, à part un week-end sur deux où je voyais mes filles, je pense que c'est l'isolement et l'ambiance générale qui m'ont tué à petit feu".

Toutes les catégories de travailleurs sont exposées

Anxiété, surmenage, burn-out... Entre janvier et septembre, le taux d'arrêts de travail pour troubles psychologiques a doublé. Pour Anne-Sophie Godon, directrice de l'innovation chez Malakoff Humanis, toutes les catégories de travailleurs sont exposées. "Il y a d'abord ceux qui travaillaient sur site et ont eu peur d'être contaminés, il y a les salariés qui sont en chômage partiel et pour qui la peur de perdre leur emploi est un facteur de stress. Et il y a les télétravailleurs qui ont vu leur vie personnelle et professionnelle se mélanger".

Des arrêts maladie pour troubles psychologiques qui sont souvent bien plus longs que les autres, et que les employeurs craignent de voir encore se multiplier.