En 20 ans, le congé paternité est passé de trois à 28 jours. Renaud Laroche, jeune papa à Gagny, en Seine-Saint-Denis, vient d’en bénéficier. Il considère que la France a réalisé un "bond en avant" en doublant la durée du congé paternité l'été dernier. "Je me sens assez chanceux d’avoir pu profiter de cette période bien allongée", estime-t-il. "Aider la mère, c’est quelque chose de très important", souligne-t-il.
Une congé paternité insuffisant
"Quand mon congé paternité s’est terminé, j’ai un peu eu le sentiment de laisser ma femme se débrouiller toute seule, de l’abandonner alors que le bébé demandait toujours autant d’attention, son état n’a pas changé du jour au lendemain", ajoute l'ingénieur en informatique.
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La psychanalyste Sophie Marinopoulos, qui a coécrit ce rapport, se réjouit que les pères s’impliquent davantage depuis cet allongement. "C’est avec plaisir qu’on les voit arriver en consultation médicale lorsqu’ils accompagnent la mère de l’enfant ou bien lorsqu'ils arrivent tout seul avec le bébé", raconte-t-elle. "On les voyait beaucoup moins dans ces moments qui suivent la naissance", observe la psychanalyste.
Un congé paternité de 28 jours est loin d'être suffisant pour les spécialistes de la petite enfance de la "commission des 1.000 premiers jours". Selon le rapport remis au gouvernement en 2020, il devrait durer au minimum neuf semaines.
Au regard du partage des tâches entre les deux parents et surtout du bien-être du nouveau-né, "si on se base sur les besoins fondamentaux d’un tout petit et de ses parents, neuf semaines serait une belle évolution", admet Sophie Marinopoulos. L’Espagne et les pays scandinaves accordent plus de deux mois de congé paternité mais le taux de natalité y est plus faible qu’en France. Par conséquent, ces mesures sont moins coûteuses à l’État.