L'explosion du variant Omicron fait peser une menace : celle d'une paralysie partielle du pays avec le placement en isolement de centaines de milliers de Français infectés. Pour pallier ces difficultés, faut-il réduire le temps d'isolement en cas de contamination ? Pour Pascal Crépey, épidémiologiste et enseignant-chercheur à l'École des hautes études en santé publique, cela reste "quelque chose qui est difficile à évaluer". "L'enjeu est d'adapter les mesures pour qu'elles soient supportables et que l'on puisse continuer à vivre", souligne l'épidémiologiste.
Que va décider le gouvernement ?
Alors qu'un nouveau conseil de défense sanitaire se tient lundi, le gouvernement pourrait bien envisager de prendre de nouvelles mesures pour endiguer la propagation du virus. "Quand on est face à une épidémie et une vague comme celle dans laquelle on est aujourd'hui, si on ne veut pas stopper la vie du pays et stopper aussi l'économie, on va devoir faire des compromis", avance-t-il sur Europe 1. Parmi les compromis que pourrait envisager le gouvernement : réduire à cinq jours l'isolement, décaler la rentrée scolaire, imposer un couvre-feu le 31 décembre.
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Mais cette dernière stratégie ne semble pas intéressante pour Pascal Crépey. "Une mesure ponctuelle juste sur un jour ou une soirée n'a pas beaucoup d'intérêt", précise-t-il. "Ce n'est pas parce que vous allez enfermer les gens chez eux un soir que vous allez avoir une dynamique différente, les infections qui n'auront pas lieu ce jour-là, auront lieu le lendemain".
Faut-il alors repousser d'une semaine la rentrée scolaire, comme le réclamaient une cinquantaine de médecins dans une tribune publiée par nos confrères du Journal du dimanche ? "Fermer les écoles un peu plus longtemps ou décaler les vacances scolaires, rajouter une semaine de vacances, ça peut faire partie des mesures qui vont nous aider à contrôler cette épidémie", explique-t-il. "Mais il y a d'autres mesures sur lesquelles il faudrait s'appuyer, le télétravail par exemple".
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"Plus vous avez de personnes qui font du télétravail, moins vous avez de gens dans les transports en commun, dans les bureaux, etc. Et donc, vous protégez aussi toutes les personnes qui ne peuvent pas faire du télétravail. Et ça, pour l'instant, on y a vraiment pas assez recours", déplore Pascal Crépey. Le télétravail, qui a pourtant été fixé comme une priorité par Elisabeth Borne, la ministre du Travail, qui était l'invitée d'Europe 1 la semaine dernière.