Le Conseil d'Etat a rejeté mardi le recours du ministère de l'Intérieur, qui demandait la fermeture temporaire de la mosquée Al Farouk de Pessac, dans la banlieue de Bordeaux, soupçonnée par les autorités de diffuser "une idéologie salafiste". Une fermeture de six mois de la mosquée avait été initialement décidée par la préfecture de la Gironde par arrêté le 14 mars "en raison des activités pratiquées et des idées véhiculées dans cette mosquée", avant d'être suspendue par le juges des référés de Bordeaux.
Une atteinte "grave" à la liberté de culte
Le 24 mars, le ministère de l'Intérieur avait fait appel de la décision de suspension devant le Conseil d'Etat. Dans son ordonnance diffusée mardi, le Conseil d'Etat a estimé qu'en fermant temporairement cette mosquée, "la préfète de la Gironde a pris une mesure de police qui porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de culte".
L'association gestionnaire de cette mosquée a bien publié sur internet des textes qui "incitent au repli identitaire et contestent le principe de laïcité", mais "ces publications ne présentent pas, compte tenu de leur teneur et dans les circonstances de l'espèce, un caractère de provocation à la violence, à la haine ou à la discrimination", a justifié le Conseil d'Etat.
Des messages "incitant à la violence, à la haine ou à la discrimination"
Dans son arrêté du 14 mars, la préfecture de Gironde faisait valoir que l'association gestionnaire et son président, diffusaient des messages et relayaient des écrits de tiers "incitant à la violence, à la haine ou à la discrimination", encourageant "à la commission d'actes de terrorisme" ou "faisant l'apologie de tels actes".