Le vin ne séduit plus autant qu'avant dans l'Hexagone. Jouissant pourtant d'une réputation hors-pair en la matière, la France voit sa consommation annuel de vin fondre comme neige au soleil, année après année. En 1960, les Français buvaient en moyenne 128 litres de vin par an contre seulement 36 aujourd'hui. Sur l'année 2022, les ventes de vins rouges en supermarché ont baissé de 15%. De quoi inquiéter la filière viticole alors que se déroule ce dimanche à Paris la finale du meilleur sommelier de France.
Pourtant, en dépit d'épisodes de sécheresse et de canicule particulièrement marquants l'été dernier, la dernière vendange s'est voulue plutôt correcte et les chais sont pleins pour la plupart. À tel point que les vignerons se demandent comment stocker la prochaine récolte alors que l'intérêt des Français pour le produit ne cesse de chuter.
Une enveloppe de 160 millions d'euros
Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) se veut alarmiste. "Le Covid, l'export aussi qui s'est refermé, des aléas climatiques et maintenant des charges importantes et le sujet du pouvoir d'achat... Je pense que le secteur viticole vit, sur un plan conjoncturel, une succession d'aléas qui nécessite des réponses de la part du gouvernement".
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Les viticulteurs appellent en effet l'État à la rescousse notamment pour transformer le vin excédentaire en alcool destiné à l'industrie, aux cosmétiques ou encore à la pharmacie comme ce fut le cas en 2020 lors de la crise sanitaire. Les acteurs de la filière réclament également des aides pour arracher les vignes en trop afin que le vignoble français soit moins vaste et réponde plus efficacement à la demande du marché.
Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture, a déjà annoncé une enveloppe de soutien à la filière de 160 millions d'euros. Un montant que de nombreux professionnels du secteurs jugent insuffisant.