La France reconduit en 2022 l'interdiction d'utiliser un additif controversé, le dioxyde de titane, dans les denrées alimentaires, une interdiction qui doit être effective dans l'ensemble de l'UE dans le courant de l'année, selon un arrêté publié vendredi au Journal officiel. Signalé sur les étiquettes par TiO2 ou E171, cette poudre blanche est utilisée principalement comme colorant pour blanchir ou intensifier la brillance des produits alimentaires (confiseries, pâtisseries, plats cuisinés).
Un premier bannissement en janvier 2020
Cette substance contenant des nanoparticules - d'une taille inférieure à 100 nanomètres facilitant leur pénétration dans l'organisme - a été bannie des assiettes françaises une première fois en janvier 2020. La mesure a depuis été reconduite.
Cette interdiction doit devenir pérenne courant 2022. Début octobre, les Vingt-Sept ont donné leur feu vert pour interdire le dioxyde de titane dans l'alimentation à l'échelle de l'UE, après une remise en cause de sa sécurité par le régulateur européen.
Ce n'est plus un additif alimentaire "sûr", dit l'EFSA
L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) considère que l'E171 ne peut plus être considéré comme "sûr" en tant qu'additif alimentaire. L'EFSA a jugé ne pas pouvoir exclure la "génotoxicité" du composant, c'est-à-dire sa capacité à endommager l'ADN, le matériel génétique des cellules. "Après une ingestion orale, l'absorption des particules de dioxyde de titane est faible, mais elles peuvent s'accumuler dans l'organisme", selon l'EFSA.
L'interdiction européenne doit entrer entrer en vigueur début 2022, avec une période de transition de six mois. "Pendant ce délai et afin de garantir l'absence de nouvelle mise sur le marché français de denrées alimentaires contenant du dioxyde de titane en tant qu'additif, la mesure de suspension est maintenue en 2022", est-il expliqué dans la notice de l'arrêté publié vendredi par la France. L'interdiction ne concerne pas les médicaments et les cosmétiques.