C’était une promesse du premier gouvernement d’Emmanuel Macron. En 2018, il annonçait la construction de 15.000 nouvelles places de prison, qui auraient dû être mises en service d’ici à 2027. Mais force est de constater que ce programme "15.000 places" a échoué. De l’aveu même du ministre de la Justice, Didier Migaud, le retard ne sera pas rattrapé.
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"Une inexorable procrastination"
Mais que le nouveau ministre de la Justice se rassure, il n'est pas le seul à s'être cassé les dents sur la question. Entre 1988 et 2016, 33.000 nouvelles places de prison ont été promises par les gouvernements successifs. Sur cette même période, seules 28.000 places sont vraiment sorties de terre. Un chiffre calculé par Patrick Hetzel, auteur l’année dernière d’un rapport sur la planification de la construction des prisons.
Il y a "une inexorable procrastination", jugeait sévèrement le député, aujourd’hui ministre de l’Enseignement supérieur. Première raison : la difficulté de trouver des terrains constructibles. Un programme immobilier ne peut pas être mené à terme en moins de 10 ans, notamment à cause des recours des élus locaux et des riverains.
Un programme insuffisant
D’autant que la politique pénitentiaire vise à rapprocher les prisons des centres-villes, ce qui soulève des enjeux sécuritaires et économiques sur le terrain. Autre raison, plus structurelle, l’incapacité du ministère à piloter de tels programmes.
Et quand bien même ces 15.000 places étaient réellement construites d’ici 2027, ce serait largement insuffisant, puisqu’il manquait, au 1er octobre dernier, 17.631 places dans les prisons françaises, un record.