Le débat avait été décalé d'une semaine après le décès de Jacques Chirac. Emmanuel Macron est à Rodez ce jeudi soir pour lancer la consultation sur la réforme des retraites, prévue jusqu'à la fin de l'année. Il fera face à 600 lecteurs de la presse régionale pour un sujet sur lequel le président de la République n'a pas le droit d'échouer, puisque comme l'explique un ministre à Europe 1 : "Il joue son quinquennat : pas la peine de se représenter en 2022 s'il cale sur les retraites".
Une ligne de crête
C'est un sujet brûlant qui a déjà mis beaucoup de Français dans la rue. Alors, pour éviter tout écart, Emmanuel Macron a décidé de prendre les choses en main. C'est en personne qu'il va lancer cette grande consultation. Mais il avance sur une ligne de crête : s'il cède trop de terrain pour éviter l'embrasement, alors il décevra toute une partie de son électorat qui a voté pour "Macron le réformateur". S'il se montre trop inflexible, il risque une levée de bouclier de la part de la population.
"Les régimes spéciaux, c'est Juppé 1995. Il faut qu'on réussisse la réforme sans mettre la France à genoux avec le métro coupé pendant deux semaines" résume un de ses proches. Un numéro de funambule alors que déjà cinq syndicats de la RATP ont déjà appelé à une grève illimitée contre la réforme à partir du 5 décembre. Après Rodez, Emmanuel Macron continuera son périple vendredi soir à Clermont-Ferrand. A l'occasion des 100 ans du journal La Montagne, il échangera avec un auditoire composé des salariés du groupe de presse, des chefs d’entreprise et des décideurs locaux.