Elles fustigent la vaccination, la "dictature" ou le pass sanitaire : plusieurs dizaines de milliers de personnes manifestaient samedi après-midi à travers la France, de Marseille à Lille et de Montpellier à Paris. "Liberté", "Macron dictateur"... Ces rassemblements ont réuni quelque 114.000 manifestants en France, selon les chiffres publiés dans la soirée par le ministère de l'Intérieur.
Du nord au sud, les slogans se ressemblent. "On a des doutes sur les vaccins contre le Covid, ce n'est pas que l'on pense que la Terre est plate mais on ne connaît pas les effets à long terme de ces vaccins bricolés à la va-vite que Macron veut nous imposer", résume Rita, une aide-soignante de 39 ans, croisée dans le cortège à Montpellier où, selon la Préfecture, 5.500 personnes ont manifesté. Sur le Vieux Port de Marseille, ils étaient environ 4.250 selon la préfecture de police, pointant "les moutons" qui se font vacciner, les "mauvaises informations" données selon eux à la télévision. A Nice, environ 1.600 manifestants, gilets-jaunes, opposants au pass sanitaire, au vaccin obligatoire ou à la vaccination en général, défilaient depuis plusieurs heures dans le centre-ville.
"Je ne suis pas un QR code"
Dans la moitié ouest, la mobilisation semblait un peu moindre. A Bordeaux, la préfecture, qui avait pris une interdiction de manifester en centre ville, a dénombré 1.200 personnes ; les manifestants bloquant à certains endroits la circulation des trams et des voitures.
A Toulouse, la préfecture a dénombré 2.500 manifestants, tout comme à Metz, dont quelques gilets jaunes et blouses blanches sur les épaules. "Non au pass nazitaire", "fausse pandémie, vraie dictature" "Pays de Pasteur, pas de passepeur" ou "Je ne suis pas un QR code", pouvait-on lire sur les pancartes du cortège.
A Strasbourg, la manifestation a rassemblé 2.800 personnes (préfecture), où quelques personnes portaient une étoile jaune. À Nancy, ils étaient 1.200 au plus fort de la mobilisation.
>> LIRE AUSSI - Manifestations anti-pass sanitaire : parler de dictature "n’a aucun sens", estime Alain Fischer
Au moins trois rassemblement à Paris
Dans la capitale, plusieurs milliers de personnes étaient divisées dans au moins trois rassemblements, ont constaté des journalistes de l'AFP. Le premier cortège s'est élancé du Palais-Royal (1er arr.) avant de traverser la Seine aux cris de "Liberté", "Non à la dictature sanitaire" ou "Macron démission. En tête du cortège, où fleurissaient les drapeaux français, figuraient l'ex-numéro 2 du Front national Florian Philippot, la députée ex-LREM covidosceptique Martine Wonner, le chanteur Francis Lalanne ou encore l'ex-égérie "gilets jaunes" Jacline Mouraud. Quelques tracts détournant l'étoile jaune avec la mention "pass sanitaire" étaient également visibles.
Avant la manifestation, Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, a tenu une conférence de presse devant le Conseil constitutionnel, dénonçant un "abus de pouvoir sans précédent" et un "coup d'Etat sanitaire", après les annonces d'Emmanuel Macron. Avec le pass sanitaire dans la vie quotidienne, c'est selon lui le "début d'un engrenage vers une dictature".
Dans le même temps, environ 1.500 personnes manifestaient dans les rues du sud de la capitale, au sein d'un cortège disparate, précédé d'un cordon policier. Parti vers 14h30 du XIVe arrondissement, le cortège s'est dirigé vers le quartier de Jussieu (Ve arr.), accompagné de banderoles comme "wanted République Française démocratie, disparue le 12 juillet 2021", "non au pass sanitaire, stop à la dictature", et de slogans "Liberté", "Macron dictateur".
"On est là pour les revendications des gilets jaunes et les restrictions des libertés. C'est pas une loi liberticide de plus qui nous fait sortir dans la rue. On a toujours été dans la rue", a déclaré le "gilet jaune" Jérôme Rodrigues.
Enfin, quelques dizaines de personnes participaient à un autre rassemblement, non autorisé, place de la République.
Quelques échauffourées à Dijon
Des manifestations ont lieu dans de nombreuses autres villes de France, comme à Quimper (400 personnes), Perpignan (1.200), Clermond-Ferrand (1.700) ou Valence (2.300). A Dijon, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et la circulation des tramways a été brièvement interrompue par des manifestants scandant "Liberté ! Liberté !".